1. Un médium pervers (1)


    Datte: 11/11/2019, Catégories: Hétéro Auteur: Nkari, Source: Xstory

    ... l’attention par la mise en scène. N’ai-je joué mon rôle à la perfection ? N’ai-je pas fait semblant de ne pas savoir qui était Jocelyne quand j’ai sorti son prénom ? Pourquoi diable me soupçonnerait-elle de mentir ? Dernier point, et ceci et sans doute le plus important : elle voulait être convaincue. Au plus profond d’elle, elle voulait croire que j’avais un réel don paranormal. Elle a donc coupé tout esprit critique.
    
    Deuxième technique : de la simple déduction. Il n’y a pas grand-chose de savant derrière. L’exemple typique, c’est quand j’ai commencé à évoquer les douleurs chroniques de Camilla. Ben oui, ce n’était pas dur à deviner : à cet âge-là, c’est très commun. Et rien que ça, ça me permet souvent de bluffer le quidam.
    
    Troisième technique : la lecture à froid. Là, c’est en observant les réactions, les gestes, la façon de s’exprimer de l’autre qu’on obtient des informations précieuses, qu’on valide les différentes pistes. Une des principales méthodes de lecture à froid, c’est le tir aux petits plombs. Comprenez-vous l’image ? On a une cible, on tire une salve de plombs, ils partent un peu n’importe comment, et seuls quelques plombs atteignent la cible. Eh ben là, c’est pareil : on balance plein d’éléments au hasard et on observe ceux qui font tilt dans le regard de notre interlocuteur. Après, on n’a plus qu’à garder les éléments que notre interlocuteur nous a inconsciemment validés et faire semblant que l’information vient du fantôme. Je m’en suis par exemple ...
    ... servi quand j’ai cherché à savoir à quelle fleur Antoine associait le plus sa grand-mère ou quand je tentais de deviner le prénom de la maîtresse d’Antoine.
    
    Enfin, bref, vous comprenez l’essentiel. Je suis venu ici pour piéger ce con d’Antoine, mais pas que. C’était notre plan avec Benji. Nous savions d’avance que lui et Jocelyne seraient présents, et quand il a commencé à douter de mes capacités, il m’a donné l’occasion parfaite de le détruire devant tout le monde.
    
    La soirée, un gala de charité visant à récolter des fonds pour lutter contre les violences sexistes, a été organisée par le patron de Benji et de Jocelyne, Kristof Craine – ou plutôt par ses employés – afin de redorer le nom de sa famille après des ennuis avec la justice de son fiston. Ouais, l’affaire a fait grand bruit dans les journaux ; le môme, un abruti de fils à papa, aurait menacé plusieurs jeunes femmes de son école de commerce et fini par poignarder un de ses camarades.
    
    C’est le genre de soirée où j’aime aller. Ce n’est pas que je m’intéresse à la lutte contre le sexisme (non, ça je n’en ai rien à secouer) ; c’est plutôt que j’aime les soirées pleines à craquer où personne ne me connaît que je détourne pour faire mon show, devenir la star de la nuit, et sortir avec le numéro de jeunes femmes impressionnées par mes dons ou un contact avec des snobs prêts à organiser des séances de médiumnité privées, séances que je tarife extrêmement cher. En plus, on peut toujours bouffer des petits fours et boire ...
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