La reine des fourmis - Histoires de Sexe

La reine des fourmis

... lever.

— Je ne te retiens pas. Mais l’essentiel est dit. Tu attends peut-être qu’on se découvre à chaud ? Il faut qu’on se familiarise avant l’action. Pendant, c’est bien trop risqué, surtout si nous ne sommes pas seuls. Tu imagines l’air con que nous aurions si ça ne collait pas entre nous ? Ce n’est pas une sortie au cinéma que tu me demandes !
— Tu vas trop vite ! Je n’aurais jamais dû te parler de tout ça !
— Tu n’as rien à craindre. Je n’ai pas l’intention de me déshabiller à mon tour et je ne te toucherai pas. Mais tu me demandes quelque chose de vraiment pas banal et j’ai d’abord besoin de voir, de te jauger un peu. C’est à prendre ou à laisser.

Elle réfléchit à toute vitesse, prise dans la tourmente. De quel droit lui demande-t-il de s’exhiber, ce butor ? Ça n’entrait pas du tout dans ses prévisions, et par principe elle n’apprécie pas ce chantage qui s’apparente à un droit de cuissage. Et puis ça rime à quoi, au juste ? Il veut la voir à poil, mais sans la toucher, soi-disant pour la tester ! Il cherche à l’humilier, ou quoi ? Et lui, qu’est-ce qui lui fait croire qu’il lui plaît, à elle ? Quoique… elle lui a fait comprendre qu’elle ne rechignerait pas à avoir une relation intime avec lui. Et puis l’enjeu est trop important. Il est d’accord pour l’accompagner dans son initiation, c’est l’essentiel. Sans lui, elle n’osera pas. Ça mérite peut-être un gage de sa part, dût-il lui en coûter.

— Tu me mets au pied du mur, en somme ! Et si je refuse ?
— On se ...

... quitte bons amis.

Il ne lui laissera pas une deuxième chance, ce salaud !

— Et si je ne te plais pas ?
— Tant que tu ne me déplais pas…

Elle secoue la tête en regardant autour d’elle.

— Désolée, je ne peux pas comme ça !

Il baisse la lumière, met un CD de Bryan Ferry pour faire tomber la pression, fait sauter le bouchon de la bouteille et commence à la servir en évitant de la regarder avec ostentation. À bout d’arguments, elle avale une gorgée de champagne, respire profondément et finit par se lever.

— Pas mal, ta musique, ça met dans l’ambiance, dit-elle d’un ton sarcastique… Mais j’ai besoin que tu me parles.

Il lui renvoie un sourire compréhensif.

— Comment te trouves-tu ?

Elle hausse les épaules, cherche une réponse neutre. Surtout ne pas paraître complexée.

— J’ai des défauts.

Il hausse les sourcils.

— Ne fais pas l’innocent ! Je ne suis pas un canon.
— Qui t’a demandé de l’être ? À première vue, tu possèdes tous les attributs d’une femme, non ?

Elle secoue la tête en souriant.

— Tu sais que ta silhouette a de beaux contours ?
— …
— Et que les traits de ton visage sont moins durs qu’ils ne paraissent ? Surtout quand tu daignes sourire ?

Elle le gratifie d’un sourire très appuyé.

— Tu vois, un rien te transforme !
— Et tu crois que ça suffit ?
— Ça promet, en tout cas. Qu’est-ce qui te plaît le plus en toi ?
— Mes seins. Même s’ils sont trop gros.
— Tu es fière de ta poitrine ?
— Oui, pourquoi pas ? Je sais qu’elle me ...