Si tu veux, tu sais où me trouver
Datte: 26/10/2019,
Catégories:
fh,
nonéro,
mélo,
amourdram,
regrets,
Auteur: Vince et Lise-Elise, Source: Revebebe
... repassés, en boucle. Tous, et aussi celui dans lequel elle ouvrirait la porte pour la refermer aussitôt. Peut-être il suffirait de le voir pour ne plus avoir rien à regretter. Elle marqua une pause. Reprendre son souffle, se redresser. C’est en conquérante qu’elle appuya sur la poignée.
— Connard !
Un sifflement plutôt d’une invective. Il était si lâche que ça, alors ? Un coup de sonnette, et hop, on se carapate. Elle pensa aux gamins qui s’en amusent, sur le chemin de l’école. Combien de temps avant qu’ils comprennent que cette blague n’a rien de drôle ? Elle ramassa la fleur, la première qu’il lui offrait. C’était bien la peine. La lettre, aussi. En refermant la porte, elle déchira nerveusement l’enveloppe. Elle lut en remontant l’escalier, et de rageur son pas devenait hésitant. Dans sa main, le papier tremblait, gênant sa lecture.
Elle s’effondra sur le canapé. Il était là, en bas. Pas le cran de monter. Il avait changé, alors. C’était trop bête, cette histoire, elle qui cherchait à l’oublier, lui qui… Stéphanie se morigéna intérieurement. Elle avait assez pleuré. Il fallait agir. Elle relut la lettre. Comment avait-elle pu ne pas l’apercevoir, si lui l’avait vue ? Elle s’essuya les yeux avec colère. Sur le papier, les mots devenaient flous. Elle regarda sa main, maculée de mascara. Il ne fallut rien d’autre. Lâchant la lettre, elle se recroquevilla sur elle-même, laissant les sanglots la submerger.
Au bout d’un quart d’heure, peut-être plus, elle avait épuisé ...
... sa rage, son chagrin aussi. Elle se releva, nota mentalement les traces noires sur son chemisier, secoua la tête. Elle se versa un verre d’eau, replia la lettre sans la regarder davantage. Elle ramassa la rose. La tige avait souffert, maltraitée par des doigts serrés nerveusement. Elle la retailla avant de la mettre dans un vase. La pauvre fleur n’y était pour rien.
Elle se dirigea vers la chambre. Elle avait repris sa combativité.
Pour cette première soirée d’attente, elle s’était préparée avec soin. Le chemisier blanc, un peu transparent, juste assez pour deviner la couleur du soutien-gorge, du même violet sombre que sa jupe. Celle-ci lui arrivait au-dessus du genou, comme la plupart de celles qu’elle possédait. Depuis cet épisode, elle avait renoncé à plus court, même si elle avait aimé le regard des hommes sur ses jambes. Elle en montrait encore bien assez pour se faire remarquer au besoin. Elle s’était maquillée avec soin. Mascara, eye-liner, rouge à lèvres sombre, une pointe sur les joues aussi, étalée avec attention, le vernis assorti sur les ongles. Et l’indispensable fond de teint. Un visage de femme forte, libre. Un coup d’œil dans le miroir lui révéla les dégâts qu’avaient causés ses larmes à cette préparation minutieuse.
Elle attrapa un autre chemisier sur l’étagère. Rose, celui-là. Il ne déparerait pas sa tenue. Dans le miroir de la salle de bain, une femme décoiffée, les yeux rougis, des traînées noires sur les joues, le col ouvert sur un soutien-gorge ...