La part de l'ombre - Histoires de Sexe

La part de l'ombre

... réfléchissait. Tout ce que venait de lui dire Louis Bergheaud était cohérent et clair. Il ne s’était pas embrouillé et n’avait pas hésité dans ce qu’il avançait. Cela faisait à nouveau pencher la balance en sa faveur. Restait une inconnue: la magie.

— Et l’héritage qui vous a été transmis ?
— Il m’a soigné. Vous avez vu ma blessure au ventre à Brioude. Je n’ai plus rien grâce à l’application de feuilles de verveine. Et avec les pierres que j’ai trouvées dans le coffre de Marie La Tourette, j’ai même réussi à protéger cette maison des agressions magiques.
— Vous croyez sincèrement que des améthystes peuvent vous protéger de criminels ? interrogea Charpin qui venait se mêler à la conversation.
— Avec le miracle de ma guérison de la nuit dernière, je me dis qu’on aurait tort de se passer d’une aide magique. Surtout quand cette magie est blanche et donc absolument pas maléfique.

Pauvert secoua la tête en signe de désapprobation :

— Bergheaud, la magie quelle que soit sa couleur est dangereuse. Et encore plus quand elle est pratiquée par des personnes qui n’ont ni les capacités ni l’éthique pour la recevoir et la dispenser.

Le luthier considéra l’inspecteur avec commisération :

— Croyez-vous que j’ignore cet aspect des choses ? Le comte Desgrange nous a démontré ce que la magie peut faire de pire.
— Bergheaud, il ne s’agit pas seulement de cela : vous avez hérité d’un grimoire de magie. Ce qui veut dire que l’on attend de vous que vous en fassiez usage. Vous ...

... n’avez jamais fait de magie auparavant et vous comptez malgré tout vous en servir. Vous n’avez pas l’impression de vous fourvoyer ?
— Comprenez-moi bien, inspecteur, je n’ai pas le choix.
— Mais si, Bergheaud, vous l’avez ; d’autant plus que votre rival est mort.
— Il ne l’est pas.
— Fort bien. Quelle preuve avez-vous de son existence ?

Louis hésita quelques secondes puis répliqua :

— Rationnellement, je n’en ai aucune. Mais au plan énergétique, je peux vous affirmer qu’il a tenté de venir en esprit dans cette maison la nuit dernière.
— C’est absurde !
— Pas du tout. J’ai ressenti sa présence. Il y avait son énergie maléfique dans l’air. J’en étais oppressé tellement cette énergie était négative. S’il n’y avait pas eu le livre de Rose pour m’aider, je ne sais pas ce qui aurait pu se passer.

Marius Pauvert passa la main devant ses yeux et secoua la tête:

— Cette histoire d’héritage magique vous a tourné la tête. Vous êtes en train de vous laisser emporter dans une espèce de paranoïa juste parce que l’on vous a offert des grimoires…
— Ah oui vraiment ? Et ma guérison, et les pierres qui se sont déplacées toutes seules ici, c’est la tête qui m’a tourné ? Charpin, mais dites-lui donc !

Alphonse Charpin tapota l’épaule de Louis :

— Calmez-vous, Bergheaud ! Je sais que vous avez été guéri d’une façon très étrange et pour tout dire, scientifiquement inexplicable. Et je peux le confirmer sans crainte devant l’inspecteur Pauvert, les améthystes que vous aviez ...