1. La part de l'ombre


    Datte: 26/10/2019, Catégories: f, h, bizarre, campagne, amour, fsoumise, hdomine, contrainte, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme policier, fantastiqu, sorcelleri, fantastiq, amourdram, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... logiquement être tue, sinon je n’aurais jamais pu racheter la maison de mon père.
    — Que vient faire la maison de votre père dans cette histoire ?
    — Je vous explique : suite à une dispute sérieuse quand j’avais une vingtaine d’années, mon père m’a déshérité. Je n’ai eu d’autre choix après sa mort, pour revenir au village, que de racheter, sous le nom de jeune fille de ma mère, la maison de mon enfance. Et j’ai gardé ce nom d’emprunt comme identité car c’est aussi celui que j’ai donné à mon atelier de lutherie de Paris. Voilà les raisons qui ont amené mon mensonge. Satisfait ?
    — En partie seulement. Car je me demande alors pourquoi mentir une fois revenu au village ?
    — Parce qu’étant donné que j’avais été chassé par mon père, je n’aurais eu aucune légitimité sous mon vrai nom et je n’aurais jamais eu aucun client pour l’atelier que je créais ici.
    — Ça se tient. Mais avez quand même révélé rapidement votre véritable identité à Claire.
    
    Louis sourit :
    
    — Vous connaissez beaucoup d’hommes réellement amoureux d’une femme qui se marient dans le mensonge ? Moi je n’en connais aucun. Révéler ma véritable identité, c’est prouver à Claire que je l’aime suffisamment pour affronter les commérages. Et me marier au village, c’est la preuve que j’assume qui je suis et ce que je fais. Vous ne vous rendez peut-être pas compte de ce qui se passe ici. Brioude est une ville tellement plus grande. Ici dans ce petit village, la réputation vous suit jusqu’au cercueil. Et jamais un ...
    ... Savinois ne m’aurait accepté si je m’étais représenté sous le nom de Bergheaud. J’étais un paria sous ce nom. Avec mon mensonge initial et le nom de Lafargue, je leur ai forcé la main et je leur ai prouvé que j’étais un bon luthier, que je m’intégrais à leur communauté et que j’avais le désir de m’installer ici en me mariant avec une fille du pays. Certes, cela ne fera sans doute pas oublier le scandale de mes relations houleuses avec mon père, pas plus que la liaison de celui-ci avec la mère de Claire mais…
    
    Pauvert sursauta. Il devait avoir mal compris :
    
    — Ne me dites pas que…
    — Si. Mon père était l’amant de la mère de Claire.
    
    L’inspecteur frémit.
    
    — Et vous allez épouser la fille de la maîtresse de votre père !
    — Oui. Ça vous pose problème ?
    — C’est pour le moins surprenant et je pourrais comprendre que ça choque les habitants de ce village.
    — Ils sont sans doute déjà choqués à l’heure qu’il est. La secrétaire de mairie a dû diffuser la nouvelle de mon retour et de mon mariage auprès de tous ceux qu’elle connaît. Et je suis prêt à parier que dans deux jours nous aurons la visite des fermiers des hameaux des alentours armés de fourches et criant au démon suborneur de jeunes filles ! Pour autant chacun a eu, sinon dans sa propre famille du moins dans son entourage proche, un petit scandale du même genre… mais il est tellement plus facile d’aller taper sur le voisin en jurant ses grands dieux que la morale est en train de fiche le camp !
    
    L’inspecteur Pauvert ...
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