Verveine et améthystes
Datte: 26/10/2019,
Catégories:
hagé,
fagée,
uniforme,
bizarre,
policier,
sorcelleri,
amourdura,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
— Promis, vous m’appelez s’il y a le moindre souci ?
— Claire te donnera de nos nouvelles régulièrement, Gustave. Ne t’en fais pas pour nous.
Ça, c’est ce qu’il avait promis en fin d’après-midi à son ami aubergiste avant qu’il ne s’en aille. Maintenant qu’il était allongé sur le matelas dans la cuisine, le père Bideau ronflant à ses côtés, Louis se sentait pris dans une angoisse dont il n’arrivait pas à sortir et qu’il ne parvenait pas à identifier. C’était une sorte de brouillard moral, de malaise indéfinissable, une boule à l’estomac accompagnée de nausées et en même temps un sentiment de rage et de peur panique mêlées, phénomènes qui le maintenaient éveillé heure après heure, malgré la tisane de tilleul et de verveine qu’il avait bue dans la soirée.
Les deux inspecteurs étaient montés se coucher vers 23 Heures, pour pouvoir mener dès l’aube leurs investigations pour Marius Pauvert. Claire, épuisée par les deux dernières journées, s’était endormie sur une chaise, et il avait fallu toute la persuasion de Louis pour qu’elle monte se coucher elle aussi. Il avait caché sa propre angoisse pour ménager celle de sa fiancée et la jeune fille, après avoir installé une couche un peu plus confortable pour le luthier et le père Bideau, était montée dans sa chambre où elle n’avait pas tardé à s’endormir.
2 Heures du matin sonnèrent à la vieille comtoise de chêne. Pas un bruit sauf le vent dans les branches du châtaignier et des noyers. Et pourtant cette inquiétude tenace… ...
... Voulant lutter contre cette sensation de vide et de désespoir et ne pas subir son insomnie, Louis s’assit, tira à lui la caisse en bois de Marie la Tourette, alluma la chandelle posée à côté de lui et tourna la clé dans la vieille serrure. Un grincement se fit entendre lorsqu’il ouvrit la caisse et le père Bideau sursauta en gémissant. Louis attendit quelques instants que le vieil homme se rendorme et saisit le grimoire de Marie qu’il posa sur ses genoux.
Il ne l’avait pas encore consulté. Un peu plus tôt dans la soirée, il avait fait l’inventaire du contenu de la caisse : beaucoup de pierres, des herbes, des livres de recettes pour soigner tous les petits maux du quotidien et trois gros livres. Le premier était un abécédaire de botanique et de litho-thérapie, l’autre un abécédaire recensant les pouvoirs magiques et les rituels propres à la magie blanche et le troisième était un grimoire personnel sur lequel la vieille dame avait écrit :Le Livre des Secrets. Il était fermé par un abattant de fer bloqué par un cadenas. Une minuscule clé devait l’ouvrir. Mais où était-elle ?
Louis plongea à nouveau sa main dans la caisse mais il ne rencontra que pierres et boîtes d’herbes sèches. Une à une, il prit et ouvrit les boîtes, pensant trouver la clé cachée au fond : sans succès. Le grimoire pesait sur ses genoux et tirait sur sa blessure. Il passa ses mains sur le cuir de la couverture. Et il s’apprêtait à reposer le livre dans la caisse lorsque ses doigts rencontrèrent un léger ...