Sara, ma perle d'Ethiopie
Datte: 24/10/2019,
Catégories:
fh,
voyage,
voiture,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
pénétratio,
aventure,
occasion,
nature,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
... d’une main. Ce dernier fit la distribution.
Le principe actif du khat est contenu dans les feuilles que l’on mâche des heures durant, pour en extraire un jus qui se mélange à la salive. Les feuilles naissantes sont les plus savoureuses. L’effet n’est pas immédiat, il n’est au mieux ressenti qu’après un certain temps. Il se manifeste par une euphorie et une excitation qui favorisent la méditation et le recueillement, puis une phase d’abattement s’ensuit. Dans tous les cas, la drogue affecte vos facultés et vos aptitudes. À Djibouti et au Yémen, la consommation de khat n’est pas loin d’être une plaie nationale.
Peu après Awash, dans le périmètre du volcan Fontale, la piste traversa une vallée de laves noires à peine refroidies. Qui donc s’en aperçut ? Pas Daniel ni Jean-Luc, lesquels ruminaient machinalement et, sous emprise, débattaient d’utopies parfaitement oiseuses avec le plus grand des sérieux.
Moi je ne touchais plus à leur saloperie. Le jus au goût âpre me donnait des nausées. En revanche Henok ne résistait pas à brouter quelques feuilles de temps en temps, ce qui m’inquiétait assez…
De part et d’autre de la piste damée, des millions de lames dardaient leurs pointes acérées. De ci, de là, des fumerolles dressaient leur panache. Par endroit des cavités formaient des bassins remplis de liquides aux couleurs ambrées, sur lesquels flottait une brume éthérée. Les bordures des bassins étaient irisées de jaune, de vert ou de violet. Ce paysage produisait une ...
... impression glauque, menaçante. Les chaudrons de l’enfer !
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Nous arrivâmes à l’hôtel dans la soirée. Le lendemain, il fut convenu que je gardais le véhicule. Je voulais faire du tourisme, aller à Harar, la ville de Rimbaud, une curiosité culturelle, un cas unique ; voir aussi la vallée des Merveilles, située un peu plus loin. Henri de Monfreid, le célèbre aventurier et écrivain français y avait autrefois résidé avec sa famille.
Harar n’était qu’à une petite centaine de kilomètres au Sud-est de Dire Dawa. La piste commençait par une succession d’épingles à cheveux jusqu’au col escarpé d’Engado, puis sur le plateau harari la route bordée d’eucalyptus longeait des terres fertiles et marécageuses, plantées de khat (Catha edulis), de sorgho et de millet, et constellées de petites huttes aux toits de chaume enfumés. Par une malignité de la nature, on tombait à l’improviste sur le lac d’Alem Maya, à un détour de la piste. Des populations d’oies sauvages, d’ibis et de flamants roses peuplaient les eaux claires dans lesquelles se reflétait le paysage verdoyant des collines environnantes.
Je décrétai un arrêt pipi. Henok gara le véhicule entre les gerbes de paille dans un champ de céréales fraîchement moissonnées qui bordait la rive du lac. Je vidai ma vessie à trois pas du rivage face à une faune qui ne sembla pas dérangée par ma présence. Mon compagnon profita de la halte pour renouveler ses assiduités. Il frétillait depuis le départ, pimentant sa cour de son sabir que ...