Sara, ma perle d'Ethiopie
Datte: 24/10/2019,
Catégories:
fh,
voyage,
voiture,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
pénétratio,
aventure,
occasion,
nature,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
... l’hypocrite.
Plus pervers, tu meurs ! Ma stratégie était loin d’être brillante parce que je ne contrôlais rien, ni le degré de mon audace, ni le retour d’information. Mes yeux restaient clos pour que l’on me croie endormie ou à tout le moins somnolente, et sauf à me dénoncer, mes actions étaient nécessairement progressives et d’une certaine manière irréversibles. Mon taux d’adrénaline grimpait avec ma témérité. Ma jouissance suivait la même courbe. Je mouillais et mouillais encore, pendant que je montrais à voir. C’était dur, très dur d’être privée de la vue. Plus d’une fois je fus tentée d’entrouvrir mes paupières. J’imaginais son œil torve, rivé sur le rétroviseur, j’imaginais la concupiscence… Peut-être se touchait-il ? Moi, j’avais envie de me toucher, de refermer mes cuisses, de les serrer, de bouger mes jambes… Ma raison se brouillait. Mes muscles s’ankylosaient. L’immobilité devenait pénible. Je rompis le simulacre, réajustai ma tenue, levai les yeux et croisai le regard du chauffeur dans le rétro. Sa pupille brillait de convoitise mais il y avait plus, une lueur de connivence. Le sagouin n’était pas dupe de ma comédie. Je le lus dans son regard et m’oubliai dans l’abîme de ses yeux hypnotiques plus qu’il n’était raisonnable.
La belle inconscience ! On sous-estime les anonymes, les sans grades puis le pétard vous pète à la gueule. J’avais la révélation d’un homme, peut-être sensible, en tout cas perspicace. Cette complicité invraisemblable distillait chez moi ...
... un poison sournois, pendant que ma libido faisait pâture de la nouvelle conjoncture.
Nous approchions d’Awash, une ville de quelque importance. Jean-Luc imposa un arrêt. Nous nous garâmes au plus près. Les véhicules ne pouvaient aller plus loin. C’était un quartier dédié aux boutiques de pièces détachées automobiles, adossé aux remparts de la vieille ville, dont une porte ouvrait juste en face de nous.
— J’en ai pour un quart d’heure tout au plus. J’achète le khat et je reviens aussitôt, fit-il savoir avant de s’engager dans le labyrinthe de ruelles étroites et sombres.
Daniel préféra rester dans l’habitacle. Je descendis. Le chauffeur me rejoignit à l’arrière du véhicule. Je ne le vis pas approcher sans appréhension. J’avais peur et honte à la fois. Il souriait. Il avait de grands yeux d’un vert très pâle, lumineux. On ne voyait qu’eux dans l’ovale sombre de son visage. Nous restâmes un moment interminable à nous regarder, immobiles. Quelque chose indéfinissable mais incontestable passait entre nous. J’avais l’impression qu’il attendait une initiative de ma part mais j’en étais incapable. Je fus presque soulagée quand il avança la main. Il caressa mon sein à travers le tissu. Je laissai faire, consciente que mon consentement tacite signifiait plus que cela. Il essaya de communiquer mais je ne compris pas grand-chose. Nous fîmes appel à Daniel.
— Je crois qu’il te propose de te conduire au marché aux bijoux, traduisit mon mari sans être tout à fait certain d’avoir ...