1. Histoire des libertines (22) : Marie Stuart, martyre ou salope ?


    Datte: 17/03/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... complote. Il faut se débarrasser de ce David. Les événements se précipitent.
    
    Le 9 mars 1566, Marie passe la soirée avec quelques amis – dont Rizzio – dans son appartement du palais de Holyrood. Soudain, la porte secrète qui donne accès à l'appartement de Darnley s'ouvre. Une troupe armée pénètre, bouscule la reine, s'empare du pauvre Italien, le traîne au-dehors. Il est massacré de cinquante-six coups de poignard et d'épée.
    
    Darnley a assisté à la scène sans intervenir. Jusqu'à sa mort, Marie restera persuadée que, ce soir-là, elle était visée autant que Rizzio. De fait, un des conjurés l'a menacée de son pistolet pour l'empêcher de secourir son secrétaire. Jamais elle ne pardonnera à son mari cette ignominie.
    
    Malgré tout, elle garde son sang-froid. Elle réussit à s'échapper le lendemain, avec l'aide d'un fidèle sujet, le comte de Bothwell. Elle réunit ses partisans, revient à Édimbourg, reprend le pouvoir, punit les auteurs du coup du 9 mars. Et, le 19 juin, elle donne naissance à l'enfant tant attendu. Ce garçon sera nommé Jacques, comme ses ancêtres Stuart : il sera Jacques VI d'Écosse, en attendant, bien plus tard, de devenir Jacques Ier d'Angleterre. Élisabeth est marraine, le roi de France Charles IX est parrain.
    
    Tout semble radieux. Mais le couple Henri-Marie est irrémédiablement brisé : Henri ne s'est même pas dérangé pour assister au baptême du petit prince, qui est pourtant officiellement son fils.
    
    ELLE FAIT ASSASSINER SON MARI PAR SON AMANT ...
    ... BOTHWELL
    
    En juin 1566, Marie s'engagea dans une liaison avec Jacques Hepburn, 4e comte de Bothwell, un aventurier. Un complot fut mis en place pour éliminer Darnley.
    
    Chacun sait que les relations du couple royal sont au plus bas. Marie proclame qu'elle veut se réconcilier avec son époux. Elle le loge dans une maison près du palais royal, à Kirk o'Field, par mesure de précaution pour la contagion, car Darnley souffrirait de syphilis. Marie lui rendait régulièrement visite, ce qui pouvait laisser penser qu’une réconciliation était possible.
    
    Mais, la nuit du 9 février, une explosion déchire l'air, « comme si trente canons avaient tiré à la fois ». La maison de Kirk o'Field est en ruines et Henri Darnley gît à quelque distance, mort. Dès le lendemain, le bruit court en ville que la reine était au courant de l'attentat, pis, qu'elle était complice avec le comte de Bothwell, connu comme ennemi du roi écossais.
    
    Marie, maîtresse de Bothwell, aurait sciemment organisé le drame de Kirk o'Field avec lui. On « découvrira » même, fort opportunément, des lettres adressées par elle à Bothwell, où il serait question du projet d'assassinat sans équivoque possible ; Marie Stuart, jusqu'à sa mort, jurera que ces lettres étaient des faux, fabriqués pour la perdre.
    
    En tout cas, dans ces moments tragiques où tout le monde a les yeux fixés sur elle – entre autres Élisabeth, fort peu bienveillante – Marie Stuart se doit d'avoir une conduite irréprochable, de mener une vie au-dessus de tout ...
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