1. L'âge adulte de la madone


    Datte: 01/10/2019, Catégories: ff, fplusag, Oral portrait, Lesbienne Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... maison. J’aime pas les hommes, j’y peux rien. Alain, c’est pas pareil, lui, c’est un brave type. Mais toi, tu es mon amie, tu es… je sais pas… celle qui m’a sauvée. Tu peux me demander ce que tu veux, en plus, tu me donnes un métier, mais je suis pas… une nana pour toi. Mathilde, elle est gentille, c’est pas un canon, mais c’est calme avec elle, elle est douce. Je suis pas amoureuse, mais elle…
    — Allez, allez, ça va, tu devrais être loin, file ou je te botte le derrière.
    
    Ouh là là, je me sens pousser des ailes. C’est pas vrai, Angèle ? Mais Alain, alors ? On verra bien, j’ai vingt ans, je suis pas belle et j’ai deux nanas pour se chipoter.
    
    Samedi et Dimanche, dans la boulange c’est le coup de feu permanent, les commandes, les gâteaux les vieilles dames qui mettent une heure à choisir deux petits fours, les randonneurs très tôt le matin, les sandwiches, les croissants, les bonnes femmes toutes fumantes du coup qu’elles ont tiré dans la nuit avec leur régulier, les gamines qui essaient de vous piquer les malabars et Angèle qui me houspille, jamais le mitron, non toujours moi « Dominique, ça vient oui ? Tu dors ou quoi ? Et la crème, pourquoi tu l’a pas mise dans la jatte ? mais ma fille tu as du foin dans les yeux. Dépêche-toi, Madame Dumont attend sa commande. »
    
    Et quand elle s’avance dans le fournil, allez, une claque sur les fesses.
    
    C’est pas de la méchanceté, mais dans les métiers de bouche, si on crie pas, ça marche pas, allez le faire comprendre aux ...
    ... fonctionnaires, ça. On marche que si ça crie, tous, patrons et ouvriers. Après, quand j’ai été en cuisine, j’étais vachement bien quand on gueulait « oui, cheeeef ». Le jour où on sera tous des braves gens bien polis, on s’emmerdera.
    
    Quand je suis partie pour mon rancart avec Mathilde, j’étais un peu crevée, j’aurais préféré dormir, alors la pauvre, franchement, elle a été volée, j’avais les yeux qui se fermaient. Elle a pas insisté, elle était gentille, on s’est couchées et j’ai dormi comme une souche, sans même la peloter, rien. Le lendemain matin, elle était partie en me laissant un petit mot comme quoi elle comprenait, qu’elle m’en voulait pas, mais qu’elle était trop vieille pour moi et qu’elle m’embrassait très fort. J’étais tellement bête que j’ai pris ça comme si c’était normal. Ça m’embêtait un peu parce qu’elle baisait bien, et elle avait bon goût, mais j’avais pas envie de l’aimer.
    
    Après, ça a été la vie, j’ai couché avec Angèle, ça s’est fait tout simplement : un jour qu’on était seules, son mari était parti à la chasse, c’était au mois d’octobre. Il pleuvait, j’étais dans ma chambre et elle est venue, en déshabillé, sans rien dire, elle s’est assise sur mon lit et on s’est embrassées. On a pas fait d’histoires, elle était toute nue sous son peignoir et j’avais juste un pyjama, ça a pas été difficile. On en avait envie toutes les deux, on a fait l’amour tout l’après-midi, sans rien se promettre, sans trop se parler, je crois qu’elle s’est rassasiée de ses envies de ...
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