Deux plus deux - Histoires de Sexe

Deux plus deux

... excitée, il faut bien le dire.
— Vous m’étonnerez toujours tous les deux !

On en resta là. Peu après, nous montâmes nous coucher. Véronique et Julien se tenaient par la main ; je me dis que j’allais une nouvelle fois avoir droit à un concert de gémissements. Allongé dans mon lit, la verge au garde-à-vous, je les imaginais se dévêtir en s’embrassant, les caresses se faisant plus pressantes et précises… quand mon téléphone sonna.

— Salut mon chéri, me susurra Caroline.
— Bonsoir mon amour, répondis-je. Tu es couchée ?
— Oui. Je m’ennuie sans toi. Et j’ai beaucoup repensé à hier soir…
— Moi aussi. J’ai trouvé notre petit échange de SMS très amusant et agréable.
— Tu te rends compte qu’on a attendu 15 ans ensemble pour inventer l’amour à distance ?
— Mais mieux vaut tard que jamais, ma chérie. Je suis prêt à inventer plein de choses avec toi.
— Ah oui, et quel genre de choses ?
— Je ne sais pas, je disais cela sans idée précise. Je me dis juste qu’il y a plein de façons de se donner du plaisir et que nous n’avons certainement pas fait le tour de la question…
— Je me disais exactement la même chose. Pour tout t’avouer, j’y pense en boucle depuis hier soir. Tu sais, je pensais vraiment ce que je t’ai écrit… mais ça me faisait peur.
— Ma chérie… je t’aime, je ne te ferai jamais de mal. Je suis sûr que si c’est fait avec douceur et tendresse, ça ne doit pas faire mal. Julien et Véro y arrivent bien eux…
— Et là, ils font quoi en ce moment ?
— Pour l’instant, je ...

... n’entends rien.
— Ah, fit-elle, une pointe de déception dans la voix. Ça aussi, ça m’a trotté dans la tête toute la journée. Ça m’étonne de moi de me sentir aussi excitée par l’idée de surprendre d’autres personnes faisant l’amour. En même temps, je n’en suis pas très fière. Je me dis que c’est du voyeurisme…
— J’ai le même problème que toi ! Sauf que moi je le vis tous les soirs ! Je te dis tout de suite que je suis incapable d’y résister, c’est trop excitant.
— Tu te masturbes en les écoutant ?
— Oui, fis-je, une pointe de culpabilité dans la voix. Tu sais, c’est trop difficile de résister.
— Mais Romain, ne t’inquiète pas, je ne vais pas te juger pour ça. Je suis sûre que je ferai de même.
— Tu le fais souvent ?
— Quoi ?
— Ben… te caresser.
— Ça dépend de ce que tu appelles souvent. Depuis que tu es parti, oui, tous les jours.
— Et avant ?
— Avant… continua-t-elle d’une voix gênée, de temps en temps, je ne sais pas trop te dire. Je dirais une ou deux fois par mois. Et toi ?

Je me rendis compte que je lui avais posé une question très gênante, car j’avais moi-même du mal à lui avouer que je me caressais « dans son dos ». Mais comme elle m’avait répondu avec franchise (j’en étais étonné, je ne m’étais jamais imaginé que ma femme pût se masturber en mon absence), je jouai moi aussi la sincérité :

— Je dirais une fois par semaine.
— Depuis 15 ans qu’on est ensemble ?
— Oui, à peu près. Ce n’est pas fixe. J’espère que ça ne te choque pas, ça ne veut pas dire que ...