Désespérée - Histoires de Sexe

Désespérée

... passe seule à la caisse, à un moment creux.

— Mon mari n’a pas pu venir, mais il sera disponible mardi soir, lorsque vous sortirez.
— Mais madame… a balbutié Nadège
— Soyez tranquille, je suis au courant. Le fait de passer toujours à la même caisse, de vous demander vos jours de repos, m’a vite amené à comprendre que vous aviez une liaison. Je l’ai interrogé, il a avoué. Il a des besoins que je ne peux pas satisfaire. Mais nous nous aimons et il ne me quittera jamais, j’en suis sûre. Jusqu’à maintenant, il allait avec des professionnelles, revenait insatisfait, et je craignais un accident. Maintenant je suis tranquille, vous êtes une femme honnête, il vous aide vous et votre fille.
— Oh, madame, je ne sais comment vous remercier.
— À un de ces jours.

Elle est partie avec un petit sourire. Désormais, au passage en caisse, c’est elle qui demande le jour de repos. Elle rectifie si son époux n’est pas disponible.

*****

Voilà à quel point j’en suis dit-elle à son frère. Avoue que ce n’est pas très reluisant, mais rien de répréhensible. Il l’a rassurée, comprenant maintenant son moyen de survivre. Ils sont revenus avec les autres membres de la famille, trouvant Myriam choyée par tous.

Le lendemain, elle est repartie chez elle avec sa fille.

*****

Bientôt un an qu’a débuté la relation avec Frédéric. Elle se sent beaucoup mieux depuis que son épouse lui a révélé être au courant. À chaque passage à la caisse, qu’ils soient en couple ou bien toute seule, les ...

... deux femmes échangent quelques mots. Et Nadège est toute heureuse quand elle les voit arriver.

Un jour, pourtant, Hélène, la femme de Frédéric, est arrivée avec une mine contrariée. Nadège lui demande quelles sont les causes de ses ennuis.

— Ma chère Nadège, vos relations avec mon mari vont devoir cesser.
— Mon dieu ! Pourrais-je en connaître la raison ?
— Nous allons déménager pour nous rapprocher de nos enfants. Nous partons dans quinze jours. Mon mari n’osait pas vous en parler, il m’a envoyé le faire. Vous vous rencontrez mardi, je crois. Il vous expliquera cela mieux que moi.

La tristesse a été contagieuse. Nadège se rend compte combien elle tenait à ces rencontres, elle perd une source de revenus, mais surtout un amant et des amis. Il va falloir trouver un remplaçant.

Quand ils se retrouvent le mardi, les deux amants ne songent pas au sexe. Tous deux se trouvent privés d’une relation agréable, même si leur rapport est vénal. Ils discutent longuement des conséquences de ce départ. Frédéric lui promet de chercher une solution afin qu’elle puisse continuer à vivre décemment. Puis ils s’unissent quand même, comme deux vieux amants chacun cherchant à fondre dans un plaisir commun. Ils se fixent un dernier rendez-vous pour la semaine suivante.

Lors de cette ultime rencontre, après s’être longuement aimés, Frédéric dit à Nadège :

— Hélène m’a demandé de t’inviter à manger samedi soir à la maison.
— Mais c’est inconcevable, l’épouse qui invite la maîtresse, ...