1. Anaïs dans le parc aux biches


    Datte: 20/12/2025, Catégories: #société, #policier, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... car il est presque midi), Odile étant en train de transpirer en salle de gym, au-dehors dans le parc près de la piscine extérieure, Mady expose voluptueusement son corps aux trois quarts dénudé au soleil. La regardant vautrée sur son transat, je lui demande :
    
    — T’as pas l’impression de toujours faire la même chose ?
    — Je profite de la vie ! Ici, je suis logée, nourrie, je ne manque de rien, pas même de sexe. Tony est un bon amant !
    — Mais tu n’es pas libre !
    
    Aussitôt, elle se redresse sur les coudes :
    
    — Libre, libre ! Tu crois qu’au-dehors, t’es libre ? Libre de devoir te lever tôt le matin, d’aller gagner péniblement ta croûte, tout ça pour payer des taxes, des impôts et qu’on te laisse juste un peu de quoi survivre ? Contrairement à toi, Anaïs, je ne viens pas d’une famille aisée, je n’ai pas pu faire de grandes études, je devais me contenter d’un boulot con à la chaîne, tout en devant supporter des assiduités lubriques des petits chefs !
    — Tu pouvais changer de métier…
    — Ah oui ? Et comment ? Les meilleures places sont déjà squattées par des pistonnés, des filles ou des fils à papa-maman.
    
    Elle n’a pas tort, je préfère ne rien répliquer. Se calmant un peu, Mady s’allonge à nouveau :
    
    — Ici, j’ai l’impression d’être en vacances tout le temps.
    — Et ça ne t’étonne pas, Mady ?
    — D’après le Prof, je suis un bon sujet d’études comportementales. Il dit même que je suis fascinante ! C’est bien la première fois que je m’entends dire que je suis fascinante !
    — ...
    ... Et il demande quoi en échange ?
    — Pas ce que tu crois, Anaïs. Il est gentil avec moi, j’ai l’impression d’être sa petite sœur ou parfois sa fille.
    
    Je suis un peu déboussolée :
    
    — Mais tout ça n’est pas normal, conviens-en !
    — Écoute, dans la Jet-Set, t’as des gugusses hyper friqués qui se baladent avec des tas de meufs siliconées à mort. Ici, on a un Prof qui s’offre une sorte de parc aux biches, juste pour le plaisir de les contempler, de les regarder vivre, de les étudier. À chacun son truc !
    — Ça m’étonne qu’il ne tente rien ! Avec plein de filles sous son nez !
    — Je te rappelle qu’il est visiblement en couple avec Maryse. Ça m’a l’air d’une sacrée, celle-là ! C’est vrai qu’elle pourrait être ma mère.
    
    Je fais remarquer :
    
    — Justement, toi, moi, les autres, on a toutes la vingtaine, et Maryse doit avoir la quarantaine ou la frôler.
    — Et alors ? Si le Prof préfère les femmes de sa tranche d’âge ? Tu te dis libérée, mais t’es quand même bourrée de préjugés !
    
    Je n’aime pas trop qu’on me balance en pleine figure des vérités que je n’apprécie pas d’entendre. D’habitude, c’est moi qui balance.
    
    — Ça m’étonne qu’un homme mature reste insensible à des jeunettes comme nous !
    — C’est vrai qu’on pourrait être ses filles. Peut-être que ça lui donnerait l’impression de commettre un inceste avec nous…
    
    Je n’avais pas songé à cette possibilité. J’ai trop souvent côtoyé des vieillards qui couchaient avec des jeunottes, des hommes trop matures et trop vicieux… Quant à ...
«1234...»