1. Souvenirs d'infirmière (partie 5)


    Datte: 24/09/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Clar, Source: Hds

    ... une bonne quinzaine de jours. Je l’évitais autant que possible. Nous ne nous adressions plus la parole, ou si peu.
    
    Un soir, alors que j’avais fini mon service, sur le parking, une ombre se détacha. C’était Ben, notre ami black, complice de nos soirées de débauche. Je ne l’avais plus revu depuis les deux fameuses soirées.
    
    « Clotilde, il faut que je te parle. Chantal ne va pas bien du tout. Pour tout dire, elle va mal, très mal. Le risque de se voir privée de ses enfants la mine. Elle pleure tout le temps. Je sais, tu ne veux pas l’aider, mais sans toi elle ne s’en sortira pas. Elle a besoin de toi. Tu sais, elle t’aime beaucoup. Elle m’a dit beaucoup de bien de toi. Et je ne parle pas de cul là, mais d’amitié. De vraies valeurs. Elle ne sait pas que je suis venu te voir. »
    
    « Ecoute Ben, tu es gentil. Et ce que tu me dis me touche. Parce que tu t’intéresses à elle et pas seulement à ses fesses. Et que tu me dis des choses adorables. Mais je n’ai aucune envie de me taper son mari qui visiblement n’a qu’une envie : me sauter. Et après, qui te dit qu’il arrêtera ? »
    
    « Clotilde, ça n’est pas un grand sacrifice. Tu adores faire l’amour. Et avec lui, ça durera à peine une minute. Une minute pour une vie, ce n’est pas le bout du monde. Si tu veux, je t’accompagne. On dira que je suis ton mec. »
    
    J’esquissais un sourire. « Je vais réfléchir Ben. Mais je ne te promets rien. »
    
    La nuit porta conseil. Le lendemain matin, dans les vestiaires, je retrouvais Chantal. L’air ...
    ... triste. Visiblement elle avait pleuré. Je m’approchai d’elle et déposai un baiser sonore sur sa joue. « Trouve une date et programme nous cette foutue soirée. Ça va s’arranger. » Les jours qui suivirent, je retrouvai la Chantal que j’aimais. Elle était redevenue souriante. Je crois que j’aurais pu lui demander n’importe quoi.
    
    « Ecoute Clotilde. Est-ce que samedi soir cela t’irait ? Tu sais, Gérard ne me parle plus. L’atmosphère est pourrie. Les enfants se posent des questions. Ils sont mal. J’ai tellement envie de sauver ce qui peut être sauvé. »
    
    Rendez-vous fut donc pris pour le samedi. Je me préparais. Comme pour un sacrifice. Mais je devais cela à Chantal. A 20 heures, je sonnais au portail du pavillon des Lalande. Chantal vint m’ouvrir. Nous tombons dans les bras l’une de l’autre. « Viens, entre ».
    
    J’arrive dans le salon. J’enlève mon trench-coat. Gérard n’est pas là. « Il se prépare dans la salle de bain ». Je regarde Chantal. Elle a mis une jupe en jean qui arrive au-dessus des genoux. Ses jambes sont gainées de noir. Je parie pour des bas. Un pull bleu ciel. Visiblement, elle n’a pas mis de soutien-gorge. Elle s’est maquillée et a mis du rouge à lèvre. Je la sens tendue, hésitante.
    
    Gérard arrive. Rasé de près, vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon de flanelle, il fait très british. Il vient vers moi et me fait la bise, gentiment. Je m’assieds dans le fauteuil, en face du canapé sur lequel, avec Chantal, il prend place. « Apéritif ? » Nous voilà en train ...
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