Veillée funèbre - Histoires de Sexe

Veillée funèbre

... minauderie et sans ostentation, presque sans surprise. Dans un léger bruit de taffetas froissé elle descendit avec simplicité une culotte mauve qui fit bientôt le tour des endeuillés. Nous n’avions rien vu, mais nous la savions maintenant nue sous sa robe. C’est alors que je repris la parole :

— En te regardant, Maria, je ressens une vive érection. J’ai toujours pensé que la situation est plus érotique que la position. C’est toute la différence entre le théâtre et la gymnastique. On pourrait épuiser toutes les positions du Kâmasûtra et ne ressentir que la satisfaction d’une valeureuse compétition sportive. En revanche, la situation, c’est ce qui fait toute la différence. Tu serais nue sur ta chaise, comme un modèle ou une sportive après la douche, nous n’aurions pas autant d’émotion que de te savoir ainsi sans dessous sous ta robe longue. Notre imagination est sollicitée de la plus belle des manières. Comme au théâtre.

Estelle qui n’avait rien dit jusqu’ici intervint :

— Oui, enfin, ce qui fait intervenir l’émotion, c’est la surprise. Maria, on le sait, porte toujours une culotte. Elle l’enlève, et c’est vrai, ça fait bander garçons et filles. Mais moi qui n’en porte jamais ? Ne suffirait-il pas que je mette celle de Maria pour qu’on en arrive au même effet ? Voyons un peu.

Elle enfile la culotte qui se promenait de mains en mains. Clément fait la constatation suivante :

— Effectivement. Mais cela tient aussi qu’à l’instant tu viens de faire coïncider ton ...

... sexe avec le cache-sexe de Maria. Vos deux intimités se touchent au point de déclencher chez toi une rougeur qui témoigne d’un début d’orgasme. Dis-moi si je me trompe.

Estelle rougit de plus belle, hésite, puis se résout à répondre :

— Tu me connais trop bien, Clément. C’est un peu facile. C’est toi qui m’as convaincue de rester cul nu quasiment en toute circonstance. Parce que tu veux à chaque instant avoir accès à mon intimité, à mes intimités… Au début, cela me gênait énormément. Surtout les jours de grand vent. Et puis, j’ai pris du plaisir à ressentir les bourrasques entre mes jambes… Vous savez, Sandra aussi… Par exemple, elle n’aimait pas du tout les maillots de bain. Elle aimait se baigner nue et elle en a scandalisé plus d’un sur les plages familiales.

Félix confirma dans un sourire nostalgique, mais pas trop :

— C’est vrai. Rien ne l’énervait plus que de devoir se mettre un bout de tissu pour aller à la mer. On essayait de trouver des plages naturistes, mais il n’y en a pas partout. Elle s’en fichait. Elle mettait quelque chose sur la plage, contre le soleil. Mais dès qu’elle allait se baigner, elle était nue. Il y avait quelques protestations hypocrites, mais finalement assez peu. Elle aimait aussi quand nous étions nus à la maison. C’est pourquoi, à sa mémoire, je quitte ces vêtements dans l’instant.

Félix tremblait un peu en se déshabillant. Il le fit néanmoins avec un calme étonnant, déposant tranquillement ses habits sur le dos de sa chaise. Son ...