1. Veillée funèbre


    Datte: 16/09/2019, Catégories: grp, Voyeur / Exhib / Nudisme pénétratio, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    Ce soir-là, nous étions tous les sept réunis chez Félix autour du corps de Sandra. Elle avait laissé une lettre avant de disparaître. J’en devais faire la lecture.
    
    Je repliai la lettre dans un bruit de chaussures qui glissent sur le parquet, de lacets qui se frottent. On détendait ses jambes. Un silence lourd aurait bien voulu s’installer, mais personne ne lui en laissa le temps. Félix prit le premier la parole :
    
    — Merci, José. En ce qui concerne le prêtre, je crois qu’il y a peu de chance qu’il se pointe ici. Même s’il est prévenu par des voisins, il préférera aller s’occuper de grenouilles qui l’attendent pour prendre thé et gâteaux secs. Alors, maintenant il reste à nous préparer pour la deuxième exigence. Comment procéder ? Une partouze bien sûr… On se fout tous à poil et on nique. Mais, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas cela que demande Sandra. Nous la connaissions assez pour savoir qu’elle avait une éthique. Par exemple, elle nous aurait demandé de manger autour de son corps, nous ne serions pas venus bouffer. Bouffer des chips et du saucisson. Nous serions allés très loin dans la recherche du plaisir gustatif. Eh bien, je vous demande la même chose pour dire un dernier adieu à la belle, un hommage en ayant en tête le sens que donnaient les surréalistes à l’érotisme : cérémonie fastueuse dans un souterrain.
    
    Tout cela était certes bien dit, et je n’en attendais pas moins de Félix, mais il restait à concrétiser ces belles intentions. C’est ...
    ... Maria qui osa la première tentative :
    
    — Il est évident que Sandra a voulu nous suggérer qu’Éros et Tanatos sont indubitablement liés. Nous allons faire l’amour avec une émotion certainement jamais ressentie. Des corps qui bougent et un qui ne bouge plus dans la même pièce. Je crois qu’il est une priorité alors : se souvenir de Baudelaire et de la mort des amants.
    
    Nous aurons des lits pleins d’odeurs légèresDes divans profonds comme des tombeauxEt d’étranges fleurs sur des étagèresÉcloses pour nous sous des cieux plus beaux.
    
    Et plus loin…
    
    Nous échangerons un éclair uniqueComme un long sanglot, tout chargé d’adieux…
    
    Aussi je vous propose que nous nous embrassions. Et quoi que nous fassions, les larmes ne nous ont pas encore quittés, reconnaissons-le. Embrassons-nous et partageons ce chagrin au sel lacrymal sans honte et sans pudeur. NOYONS NOTRE CHAGRIN DANS LE BAISER.
    
    Ainsi fut fait dans un mélange de salive et de sanglots qui donna à nos lèvres une saveur indéfinissable. Après cet échange, nous restions interdits, sans souffle, pâles, mais profondément touchés et heureux. Puis Antoine leva la main.
    
    — Merci, Maria, d’avoir trouvé l’ouverture de notre cérémonie. Je te trouve là en face de moi, tellement émue et si émouvante dans ta robe noire. Je voudrais te demander une petite chose. Enlève ce sous-vêtement que tu portes sous cette robe et fais-le circuler, pour que nous puissions communier autour de cet objet que nous vénérons tant.
    
    Maria s’exécuta sans ...
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