Qu'il en soit ainsi - Histoires de Sexe

Qu'il en soit ainsi

... bijoux, je suis totalement nue.

— C’est bon, tu es prête ? On va donc te présenter au prince.

Celui-ci m’attend dans la pièce à côté. En me voyant, il ne peut retenir un petit sifflement que j’imagine admiratif.

— Vous êtes décidément très belle, Jennifer. Vous allez enchanter le conseil, j’en suis certain.

Là-dessus, il tourne les talons. Devant mon incompréhension, les filles explosent de rire.

— Heu, c’est quoi cette histoire de conseil ? Et pourquoi s’est-il remis à me vouvoyer ?

Aïcha, hilare, parvient quand même à me répondre.

— Ne t’inquiète pas, tout va bien. Dans dix minutes, quand il t’aura présentée aux représentants des autorités morales et religieuses, tu seras officiellement intronisée. Et là, il recommencera à te tutoyer.

Marrant, ça, on ne m’en avait pas parlé, de ces fameuses « autorités morales et religieuses ».

— Et ils sont combien, ces fameux représentants ?
— Oh, pas plus d’une dizaine.
— Hein ? Et je dois rester dans cette tenue ?
— Bien sûr, ils doivent aussi se prononcer sur ta beauté. On y a va, ils t’attendent.

Les consignes que les filles m’ont données sont précises : je dois rester face à eux, avoir une attitude fière, presque hautaine, et ne jamais fuir leurs regards. De plus, on me demandera de me présenter. Autrefois, tout manquement à ces exigences était sévèrement puni.

Rester nue, cela peut paraître facile, surtout quand on passe ses journées au harem quasiment dans cette tenue. Mais l’être devant une ...

... dizaine d’hommes que l’on n’a jamais vus, les mains attachées dans le dos et sans un poil sur le caillou, c’est une autre paire de manches. Je me sens terriblement mal à l’aise…

— Veuillez-vous présenter, mademoiselle.

Je m’efforce d’assurer ma voix, pour ne pas trahir le trouble qui est le mien.

— Je m’appelle Jennifer, j’ai vingt-deux ans, et je suis française.

Celui qui semble être le président de ce conseil me sourit alors.

— Vous êtes vraiment très belle.
— Merci, monsieur.
— Vous souhaitez donc devenir l’une des compagnes de l’émir ?
— C’est mon plus cher désir, monsieur.
— Cela fait plusieurs mois que vous vivez au harem, vous savez donc ce à quoi vous vous engagez ?
— Tout à fait, monsieur.
— Dans ce cas, Majesté, je vous demande de bien vouloir prononcer la phrase consacrée.

Le prince se lève alors, il va parler… Il va parler…

Ces quelques dixièmes de seconde me paraissent une éternité. Du coin de l’œil, soigneusement cachées derrière le rideau, je vois Aïcha et toutes les autres filles retenir, tout comme moi, leur souffle. Jamais ma vie n’a été à ce point suspendue à quelques mots, que l’émir consent à prononcer enfin.

— Alors, Jennifer, qu’il en soit ainsi.

Rester digne, rester digne, rester digne, que l’on m’a dit ! C’est donc à grand mal que je me retiens de crier mon bonheur. Par contre, les filles, elles, exultent.

Puis, descendant de son trône, l’émir vient vers moi. Sans un mot, il pose sa main sur ma hanche, et m’attire vers ...