Qu'il en soit ainsi - Histoires de Sexe

Qu'il en soit ainsi

... apprendras à le connaître, s’il t’a dit qu’il n’y était pour rien, c’est que c’est exact. Et s’il te dit qu’il est désolé, c’est qu’il l’est. Et n’oublie pas non plus que tu n’as aucun souvenir de tout cela, et qu’il aurait donc très bien ne jamais t’en parler.

Je n’arrive pas à être en rage, à hurler ou à en vouloir à qui que ce soit, à l’exception bien entendu de tous ces types dont je ne connais strictement rien et dont je n’ai aucun souvenir.

Oui, je me suis fait violer, violer et re-violer, mais tout se passe comme si je n’arrivais pas à intégrer l’idée que c’est moi à qui cela est arrivé.

Sensation étrange et terriblement désagréable.

— Aïcha, tu vas redemander une entrevue avec l’émir. Ma décision est prise.
— Il m’a formellement interdit de le faire avant trois jours. Quoi que tu décides, il ne veut pas que ce soit dans la précipitation.

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Trois jours s’écoulent. Trois jours à me poser des millions et des millions de questions, sans jamais n’avoir aucune réponse. Trois jours à interroger toutes les filles du harem, qui n’en savent visiblement pas plus qu’Aïcha. Et accessoirement, trois jours à ne pas voir l’émir, ce qui est rarissime.

— Il se sent coupable vis-à-vis de toi. Il ne viendra pas.
— Pourtant, tu m’as assuré que je pouvais avoir confiance en sa parole, Aïcha.
— Tu le peux toujours. Il m’a déjà exprimé son trouble dans cette affaire, crois-moi, il en fait une affaire personnelle.
— S’il n’y est pour rien, il n’y est ...

... pour rien ! Je ne comprends pas…
— Dans ton pays, une phrase est restée célèbre « responsable, mais pas coupable ». Pour lui, ce serait plutôt l’inverse.

La date prévue arrive enfin, et c’est le cœur battant que je pénètre, toujours accompagnée d’Aïcha, dans le bureau de l’émir. De toute évidence, il n’est pas à l’aise.

— Jennifer, je crois que je te dois des explications… Commence-t-il, d’une voix blanche.

Je le coupe.

— Non, Majesté, vous ne me devez rien. Vous m’avez donné votre parole que vous n’étiez pour rien pour Al Morrabia, et je vous crois.

La stupéfaction se lit dans son regard.

— Certaines sont prêtes à se faire fouetter pour vous prouver leur amour, leur désir et leur confiance…

Pour Aïcha, le message est reçu cinq sur cinq. Elle sourit.

— Aussi vais-je faire de même. Je suis venue vous demander de m’accepter comme nouvelle compagne, Majesté. Ensuite, et seulement ensuite, vous me raconterez toute l’histoire si vous le désirez.

Là-dessus, je m’agenouille devant lui.

— Mais… Tu ne veux pas savoir ?
— Pas maintenant, Majesté.

Je ne suis pas sûre qu’il soit réellement soulagé, mais il reprend tout de même.

— Dans ce cas, je vais te poser les questions rituelles. Réponds-moi en toute sincérité.
— En devenant l’une de mes compagnes, tu te rends compte qu’il me faudra me partager avec toutes les autres ?
— Oui, Majesté, c’est mon plus cher désir.
— Tu te rends compte que je n’aurai aucune préférence particulière pour toi ?
— Oui, ...