Qu'il en soit ainsi - Histoires de Sexe

Qu'il en soit ainsi

... reste plus qu’une chose à faire, aller lui demander de faire de toi l’une de ses compagnes.

Cela m’apparaît soudain comme une évidence.

— C’est d’accord.
— Tu sais ce que cela représente ? Ce n’est pas tous les jours marrant, tu sais.
— Je le sais, mais je m’en fous.
— Très bien. Je vais demander une entrevue avec lui, et tu le lui diras. Attention, il peut très bien refuser, et dans ce cas, tu devras partir, définitivement.
— Tant pis, je prends le risque.
— Réfléchis bien, il y a des choses que tu ne sais pas.

Inutile de lui demander quelles sont ces choses, je me suis toujours heurtée à un mur. Et l’ensemble des autres filles semble au courant mais ne veut rien dire.

— M’en fous. Je prends le risque.
— Dans ce cas, je m’en occupe. Je vais voir les gardes de ce pas.

Elle est sur le point de partir, mais se ravise.

— Ah, j’oubliais… Je serai avec toi.
— Ben, j’aurais préféré le lui dire en tête-à-tête, vois-tu…
— C’est hors de question. Tant que tu n’es pas intronisée, tu sais que l’on ne te laissera pas seule avec lui. Par contre, cela peut être une autre fille, si tu veux.
— Non. Tant qu’à faire, autant que ce soit toi.
— Très bien, dans ce cas, je vais en parler aux autres.

À ma grande surprise, c’est l’après-midi même que l’émir accepte de me rencontrer. L’entrevue a lieu dans son bureau, endroit que je connais bien puisque j’ai déjà vu la quasi-totalité des filles s’y faire fourrer au moins une fois, entre les piles de dossiers.

— ...

... Vous avez demandé à me voir, Jennifer ?

À ma grande surprise, il se lève et vient devant moi. Je m’agenouille.

— Majesté, je n’en puis plus. Ce que vous me faites subir est insupportable.

Il fait mine de ne pas comprendre.

— Ah bon, que fais-je donc de si terrible ?

Discrètement, Aïcha me fait signe d’abréger.

— Je vous en supplie, faites de moi l’une de vos compagnes. Sinon, je vais devenir folle.
— C’était donc ça…

Son sourire s’efface brusquement. Il réfléchit quelques instants, puis reprend.

— Écoute, Jennifer : je ne vais pas te répondre non, tu vas simplement visionner ceci.

Il me tend alors ce qui doit être une pochette de dvd.

— Et si, dans quelques jours, si tu n’as pas changé d’avis, tu me feras de nouveau ta demande, ou nous nous dirons adieu. Ce que tu vas découvrir là-dessus risque de ne pas te plaire, mais je n’ai pas le droit de te le cacher. Sache simplement que tu as ma parole que je ne suis strictement pour rien dans cette affaire, mais que je m’en sens responsable. Si tu décidais de partir ou de me haïr, je ne pourrais pas t’en vouloir.

Deux sentiments très différents se télescopent dans mon esprit. D’un côté, que peut-il y avoir de si important sur ce disque pour qu’il m’en parle de la sorte et avec autant de tristesse dans la voix. D’un autre côté, il vouvoie toutes les femmes qu’il rencontre, qu’elles soient chef d’un gouvernement étranger ou technicienne de surface dans son palais, mais les seules qu’il tutoie sont ses ...