Au bord du gouffre - Histoires de Sexe

Au bord du gouffre

... trompait.

Serviette en main, il entra au salon.

— Cassandra ?

Celle-ci était assise sur le canapé et regardait la télévision. Sans tourner la tête, elle lui lança :

— T’en as mis, du temps.
— Je sais.

Il s’approcha du canapé et ce fut à ce moment-là qu’il perçut un mouvement derrière lui. Il fit volte-face juste à temps pour entrapercevoir un homme, et ce fut le noir complet.

Il se réveilla les muscles engourdis, incapable de comprendre ce qui se passait. Une terrible odeur envahissait ses narines, quelque chose de puant et d’infâme, une odeur nauséabonde qui lui mit les larmes aux yeux : la viande morte. Une énorme gifle lui fit ouvrir les yeux. Il releva la tête et vit Cassandra plantée devant lui. Derrière elle, deux hommes qu’il n’avait jamais vus de sa vie.

Une peur panique s’empara de lui, se diffusa dans tout son corps. Mais que se passait-il ?

— Cassandra ? bredouilla-t-il, les lèvres sèches.

Elle ne répondit pas et recula de quelque pas.

— Où est-il ? demanda l’un des hommes.
— Quoi ? Mais, de quoi… parlez-vous ?

Il essaya de bouger mais n’y parvint pas. Ses mains attachées dans son dos lui faisaient un mal de chien. Son dos le brûlait. La sueur qui coulait sur son visage le gênait. L’homme s’avança tandis que l’autre resta en arrière. Il vit alors dans sa main une sorte de cutter. Cette fois, la panique le submergea tout à fait. Il se mit à hurler :

— À l’aide ! Au secours ! Au se…

Une vive brûlure à la joue le fit taire. ...

... Il poussa un cri rauque sous le coup de cutter qu’il venait de recevoir. C’était atroce. L’homme baissa son arme.

— Où est Benjamin Bollard ? Pourquoi t’a-t-il contacté ?

La lumière se fit dans l’esprit de Yan. Il vit Cassandra, debout et le sourire aux lèvres.

— Mais qu’est-ce que…

Donc Ben disait la vérité. Les perspectives de ce que cela impliquait le terrifiaient. Et Cassandra, était-elle au courant ?

— Pourquoi ?

Celle-ci haussa les épaules.

— On s’est servi de toi. Je me suis servi de toi. On se doutait bien qu’il réapparaîtrait tôt ou tard. Et que ce serait toi qu’il contacterait. Et ce jour-là, nous devions être là, ce qui est chose faite. Maintenant, parle. La vue du sang me dégoûte. Épargne-moi ça, ça rattrapera toutes ces années foutues.

Yan prit une grande inspiration. L’homme lui fit face et brandit son cutter taché de son sang.

— Où est-il ?

Yan baissa la tête. Le cutter traça une longue balafre le long de son bras gauche.

— Ahh ! Enculé ! Va niquer ta mère, salaud ! Je ne dirai rien !

Le second homme sortit alors de l’ombre. Yan releva la tête, la puanteur s’étant encore accentuée.

— Oh mon Dieu, murmura-t-il.

C’était bien un homme, sans en être un. Oui, il portait des vêtements, un superbe costume qu’il n’aurait jamais pu se payer. Oui, il avait des cheveux. Mais son visage blafard évoquait une face de revenant, les yeux exorbités et injectés de sang et la bouche sanguinolente lui firent immédiatement penser à…

— ...