Le parc, dans la ville
Datte: 04/09/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
bizarre,
jardin,
pénétratio,
confession,
portrait,
occasion,
lieuxpubl,
Auteur: Just, Source: Revebebe
Le train arrive en gare, il prend son temps ; gare du Nord, pour être précis. Cela fait deux heures que j’attends dans ce grand serpent, et le temps commençait à s’y faire long. Un jeune homme me propose de porter mes affaires ; j’accepte. Il a l’air honnête.
Le jeune homme m’a volé. Après réflexion, je me suis rendu compte que le même personnage m’avait déjà dépouillé de mes papiers, dans le train. Je ne suis pas doué pour reconnaître les gens au premier coup d’œil, pas physionomiste, comme on dit. J’ai même fait rater mon mariage à cause de ça : la veille, je me suis endormi avec la mauvaise fille. Ça a fait scandale, et le mariage a été annulé. Quand je pense que je n’avais même pas touché à cette fille, je regrette un peu de ne pas avoir profité de la situation.
J’ai récupéré mes papiers, et mes affaires. Le voleur s’est fait attraper à la sortie de la gare. C’était une voleuse, d’ailleurs ; cette fois je l’ai reconnue. Elle avait un joli bandeau blanc, et je me rappelle toujours des vêtements des gens. Jamais leur tête, mais toujours leurs vêtements, c’est un peu étrange en fait. Et pour le coup, le policier a dit que la voleuse se changeait plusieurs fois par jour, pour brouiller les pistes. C’est normal que je ne me sois rendu compte de rien, finalement. J’ai rendez-vous avec un promoteur immobilier, tout à l’heure, je suis rassuré d’avoir retrouvé mes papiers.
L’appartement est petit, mais il est agréable. Une grande mezzanine, une cuisinière… C’est coquet, ...
... c’est chic. C’est à Paris, mais je ne sais plus dans quel arrondissement ; je n’ai jamais eu un très bon sens de l’orientation, je ne me rappelle jamais des lieux. Je l’ai acheté, cet appartement. Maintenant j’y vis. Il n’était pas donné, mais tant pis, j’en ai les moyens. J’ai beaucoup d’argent, même si je n’ai pas d’emploi.
Ça fait maintenant un mois que je suis monté à Paris. Avant, je vivais en province, dans un petit village, peu importe son nom. Mais il n’y avait pas assez de monde pour moi. J’aime les gens, au fond. Pas pour les voir, s’en faire des amis, se marier, tout ça. Juste pour les observer.
Tous les jours, je marche un peu. Je croise des passants, je pleure un peu sur leur sort, parfois je me moque d’eux ; ils ne savent pas ce que c’est que d’être libre. Ceci dit, je ne sais pas ce que c’est que d’être enfermé. En fait, ce qui me pèse, en ce moment, c’est la solitude. Ne vous méprenez pas, j’aime être seul ; seulement, c’est comme pour la liberté : si on n’a pas un peu de compagnie, on apprécie mal les bienfaits de la solitude.
Parfois, je regarde les gens avec encore plus d’attention ; les jours ou je me sens seul, surtout. Je ressens parfois un besoin charnel, uniquement charnel. C’est pour ça que je voudrais de la compagnie. Mais je n’aime pas les prostituées. Ce n’est pas mon idée de la compagnie, on ne paie pas quelqu’un pour s’en faire un partenaire. C’est Mal.
La solitude est encore moins tenable quand il fait chaud. Paris est le genre de ...