La Révélation de Sophie (1)
Datte: 03/09/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: blueyes, Source: Xstory
... déglutit, un peu d’eau coule hors de la bouche sur le menton, le long du cou.
« Tu es vraiment sale, Sophie. Et tu pues plus qu’une truie. »
Les yeux de la délicate chose se remplissent de pluie.
« Ah, non !!! Tu ne vas pas encore chouiner ! Je te préviens, ne me gâche pas mon repas. »
Elle ravale difficilement les larmes.
Phil mange de bon appétit, en prenant tout son temps et beaucoup de pain. A mi-repas, il compatit avec la posture inconfortable de sa chose, la pauvre est sur les rotules :
« Tu as mal aux genoux ? Pour les prochaines fois, tu auras droit à un petit coussin. Tu seras bien mieux. Ça tire aussi un peu sur les cuisses ? Normal, tu manques de souplesse. C’est une question d’habitude. En tout cas, c’est délicieux. Je me régale. »
Il a laissé dans un coin de l’assiette quelques restes, l’équivalent de trois cuillères à pot.
« Au fait, Tu as faim ? »
Silence. Pour contourner le piège, la délicate autruche baisse la tête à défaut de pouvoir l’enfouir sous terre. Phil n’en a cure, il ratisse précautionneusement avec sa fourchette le mélange d’œufs et de ratatouille et hisse une louche de cette pâtée dans le creux de sa main, il approche la mixture des lèvres captives.
« Je ne vais quand même pas te laisser sans manger ! Ouvre la bouche, pucette. Ouvre ! Ouvre ! »
La main en coupe devant la bouche devient pressante, agressive, et la voix bientôt tranchante comme un poing qui pourrait s’abattre sur le visage sans défense :
« ...
... Ouvre ! Ouvre ! Ne me fais pas perdre patience. »
Larmoyante en dérobant sa bouche :
« Monsieur… »
Impitoyable :
« Je n’ai aucune envie que tu dépérisses. Tu es sous ma responsabilité. Alors, pas d’histoire, tu manges ! »
L’alléchante visage se décompose. De sa main libre, Phil saisit la cravache et ainsi allume la terreur dans les yeux chialeurs. Sans grand suspens, il abaisse sèchement la badine. La lanière de cuir claque sur le haut de la cuisse, y laisse une marque rouge.
Un cri aigu. Et lui :
« Mange ! »
Estimant qu’elle ne s’exécute pas assez vite, encore une claque de la lanière sur la chair tendre pour une ecchymose superficielle et jumelle.
Encore un cri. Et lui :
« Mange ! »
Elle lui mange dans la main. Les lèvres, maladroites ventouses, happent la nourriture et les incisives mordillent contre la paume. Quand, bouche saucée d’un jus d’aubergines, de courgettes et de tomate, le joli museau implorant relève la tête, de la morve coule du nez. Elle renifle. Ravale sa morve. Il renouvelle trois fois l’opération et la mortifiée grignote à chaque fois. Impossible d’être suffisamment appliquée, pour ne rien laisser, il faudrait qu’elle lèche jusqu’aux plis de la main les aliments réfractaires. Qu’à cela ne tienne, magnanime, Phil en guise de dessert, s’essuie généreusement la patte sur la joue gauche, il la barbouille d’une traînée inégale de fibres de ratatouille et de miettes écrasées d’omelettes. En ne mouftant pas, la serpillière docile évite ...