Mad (19)
Datte: 01/09/2019,
Catégories:
Trash,
Auteur: Nkari, Source: Xstory
... poignarder, il craignait de ne plus jamais retrouver sa douce et tendre petite fille. Il n’a pas eu d’autre choix que de la faire interner dans un hôpital psychiatrique afin qu’elle ne puisse plus blesser personne. Sam lui affirmait que cela aiderait Fanny, qu’une fois qu’elle serait guérie tout redeviendrait normal, mais Stéphane n’osait pas s’accrocher à ce rêve. Et là, voilà quelques jours, le médecin l’a appelé pour lui annoncer que Fanny avait demandé d’elle-même à voir son père.
C’est bon signe ! Depuis son internement, Fanny ne voulait absolument pas entendre parler de lui, le traitant des noms d’oiseaux les plus horribles, l’accusant de tous les maux et lui souhaitant les pires tourments. Mais aujourd’hui, elle semble prête à renouer le contact avec son père.
Le docteur Vandoecker ouvre une porte et fait pénétrer Jyrall à l’intérieur d’une pièce. Fanny est là, assise derrière une table, le visage amaigri, pâle, avec de sombres cernes sous les yeux. Ses lèvres dessinent un large sourire que les cicatrices rendent perturbant.
— Elle est attachée ? s’étonne Stéphane. Je croyais que...
— Simple mesure de sécurité, le coupe Vandoecker ; elle peut parfois se montrer violente. Ne vous inquiétez pas, tout ira bien. Je vais vous laisser entre vous.
Jyrall s’assoit face à sa fille. Il l’observe sans rien dire, ne sachant pas comment commencer. À part ce sourire dérangeant, elle est inexpressive au possible. C’est elle qui brise le silence :
— Bonjour, papa, ...
... comment vas-tu ?
Jyrall est perturbé par la banalité de la question après tout ce temps, mais il faut bien débuter la conversation par quelque chose.
— Je vais b... enfin, tu me manques, mais je fais avec. Tu sais, j’ai quitté la police, mais les journées sont longues, seul à la maison sans toi. J’envisage d’ouvrir une agence de détective privé.
— Cela ne m’étonne pas, sourit Fanny. Tu as ça dans le sang !
— Oui, c’est vrai. Que veux-tu, à mon âge on ne se refait pas. Et toi, ça va ? Ils te traitent bien ici ?
— Papa, ils me... peu importe. Tu sais, j’ai changé. J’ai compris mon erreur. Oh, papa, je suis tellement désolée pour tout… S’il te plaît, pardonne-moi !
Les larmes coulent, aussi bien celles de Fanny que celles de son père. Ces mots, il en a tant rêvé que les entendre le fait craquer. Oui, sa Fanny est toujours là ! Il aimerait la serrer fort contre lui mais il ne sait pas si c’est bien conseillé.
— Oh oui, ma chérie, je te pardonne tout. Ne t’inquiète pas, je t’aime de tout mon cœur.
— Moi aussi, papa, je t’aime. Je suis désolée, tellement désolée... il faut que tu me fasses sortir d’ici !
Ce changement brutal de ton, du larmoyant à quelque chose de sec, froid, brutal, désarçonne Jyrall. Il prend du recul sur sa chaise et observe sa fille d’un œil méfiant.
— Ma chérie, les médecins pensent que c’est encore trop tôt.
— Papa, pitié, je suis ta petite fille chérie. Pourquoi tu me laisses pourrir ici ?
— C’est pour ton bien, tu le sais, ...