Travaux d'artiste (2/2)
Datte: 31/08/2019,
Catégories:
fh,
ff,
couplus,
intermast,
Oral
fdanus,
fsodo,
échange,
entrecoup,
Auteur: Mirthrandir, Source: Revebebe
... sienne. Bien sûr, rien ne lui interdisait de formuler cette suggestion, puisque la promenade nous faisait un bien fou, et ce n’est pas nécessairement cela qui aurait dû éveiller mon attention.
En réalité, les signes avant-coureurs du changement m’étaient apparus plus tôt dans la soirée, lorsqu’au retour du boulot j’avais retrouvé une Charline en toute grande forme, à la bonne humeur communicative et au coup de fourchette enthousiaste. J’imaginai l’imminence d’événements sortant de l’ordinaire, plus que probablement suscités par un coup de fil de cette Lucie que je ne connaissais pas et dont je redoutais une perturbante irruption dans notre confortable ronron quotidien.
Je mis donc la proposition de promenade sur le compte de l’impatience de ma compagne et de son désir de « tuer le temps » dans l’attente d’activités plus en adéquation avec sa redoutable poussée d’enthousiasme.
Est-il nécessaire de préciser à quel point je me trompais ?
Je ne m’aperçus pas immédiatement de mon erreur, car Charline ne semblait pas s’inquiéter de l’itinéraire que nous empruntions. Nous allions au hasard, main dans la main, au gré de notre inspiration, sans savoir d’ailleurs qui choisissait telle direction plutôt que telle autre, et nos pas nous conduisirent une fois de plus du côté du lac, dans le parc municipal. Il faisait doux, le soleil couchant caressait les arbres de ses rayons obliques aux teintes rougeoyantes, et quelques promeneurs traînaient ici et là en profitant comme nous ...
... de ces moments de quiétude propices au romantisme.
Nous dépassâmes un banc qu’un jeune couple s’était provisoirement approprié. Le crissement que nos semelles arrachaient au gravier de l’allée ne sembla pas les déranger, car le garçon n’esquissa même pas le geste d’enlever sa main de dessous la jupe de sa compagne.
Charline s’accrocha à mon bras.
— Ils me font envie, chuchota-t-elle.
— Tu ne voudrais quand même pas que je te pelote en public ?
— C’est fou ce qu’il y a du monde. La foule en délire nous applaudirait.
Je la regardai. Avec son blue-jean, ses tennis blancs et sa petite blouse en coton boutonnée sur le devant, ses cheveux bruns tombant naturellement sur ses épaules, ses yeux rieurs et sa bouche gourmande, elle était extraordinairement jeune et séduisante. Les quelques fines rides au coin de ses paupières n’arrivaient même pas à trahir sa bonne quarantaine de printemps.
— De toute façon, tu n’as pas de jupe. Ça complique.
— Oui, mais ma blouse est boutonnée devant, dit-elle en se serrant contre moi.
Elle leva les yeux et me jeta un sourire enjôleur.
— Et j’ai pas de soutif.
— Menteuse.
— C’est toi, le menteur. Je suis sûre que tu l’as remarqué, inutile d’essayer de me flatter.
Nous arrivions à l’extrémité du parc, là où l’allée s’incurvait pour contourner le lac et où s’amorçait un chemin de terre permettant de s’enfoncer dans le bois.
— Le parc ou le bois ? s’enquit Charline.
— Va pas tarder à faire nuit, dis-je. Alors, le bois…
— ...