1. Quand le ciel bleu vire au gris sombre


    Datte: 30/08/2019, Catégories: f, bizarre, soumise, sm, fantastiqu, Auteur: Renaud Noiret, Source: Revebebe

    Il faisait doux ce jour-là. C’était une de ces belles premières journées de juin où les décolletés prennent quelques couleurs, les vêtements rétrécissent et les regards s’aiguisent à imaginer des courbes douces, des creux à explorer.
    
    Il faisait bon dehors. Le sentier qui serpentait dans une verdure ressuscitée t’avait amenée sur cette grève de galets, là où coule une petite rivière. Entre les odeurs caractéristiques des plantes aquatiques et les murmures des insectes et de quelques volatiles encore mal réveillés, tu t’étais laissé entraîner par le fil des rêveries, sans but précis.
    
    Elle était apaisante, cette nature sauvage modelée par des générations d’agriculteurs. Quittant tes ballerines, tu avais remonté ta jupe si fine en la nouant autour de la taille, comme pour révéler au monde aquatique des dessous coquins. Tes seins libres sous ton débardeur, la brise qui caressait la tendre chair des cuisses, tout te soufflait d’aller plus loin et d’abandonner les signes extérieurs de civilisation que tu t’imposais tout le reste de l’année.
    
    Deux libellules ont frôlé tes longs cheveux roux et déjà bien emmêlés, te faisant sursauter de surprise. Leur vol chaotique t’avait alors rappelé la fragilité de la vie amoureuse, de tes engagements passés, de ces vœux de fidélité que l’on se fait tous un jour en étant certain de les trahir le lendemain.
    
    Cédant à tes penchants sensuels, tu as tout quitté, exposant au soleil une multitude de grains de beauté sur une peau si blanche et ...
    ... si fragile. Au bas de ton ventre, comme un rappel de tes belles mèches de cheveux, tu étais fière d’entretenir cette touche de couleur rousse qui affolait tes amants.
    
    Je te suivais au loin, comptant en silence ces bouts de tissu que tu jetais derrière toi. Là le débardeur, ici la jupe, et enfin cette petite culotte un peu usée qui te dessine si bien tes jolies fesses rebondies.
    
    Je te suivais avec de sombres desseins, de noires pensées, dans ce cadre bucolique qui pouvait très vite devenir hostile pour une jeune femme égarée. Je te suivais depuis une heure, peut-être deux, d’abord charmé par cette belle apparition, puis obnubilé par le scénario diabolique que j’avais élaboré en restant un peu à distance.
    
    Tu n’étais pas dupe : tu avais relevé le craquement d’une vieille branche pourrie sous mes pas, tu avais aussi pris note du silence soudain que s’imposait la nature à mon passage. Plus de croassements, ni de cris de passereaux ; d’autres voyeurs observaient la scène du futur crime. Et tu tremblais d’excitation comme à chacune des tes exhibitions improvisées dans ce creux de verdure.
    
    Et tu jouais de tout ça.
    
    Improvisant une chorégraphie martiale, fléchissant les genoux, ondulant le torse d’avant en arrière, soudain tu as pris la pose, immobile, tendant tes fesses, ouvrant tes jambes largement comme Camille Claudel sous les mains brusques de Rodin. Lentement, tu es passée d’une figure à une autre, improvisant un Kâma-Sûtra solitaire qui colorait maintenant de rose ...
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