Tintin et le mystère de la dame de pique (3) - Histoires de Sexe

Tintin et le mystère de la dame de pique (3)

... pourquoi devrais-je mener une enquête quelconque, répond Tintin, surpris.

La belle Emily éclate alors d’un rire cristallin et charmant avant de rétorquer :

— Mais enfin, vous êtes Tintin !! Vos aventures sont connues dans le monde entier voyons. Vous avez résolu tant d’affaires déjà. Vous devez bien être ici pour autre chose que du tourisme ! La preuve, que faisiez-vous à un enterrement si vous êtes en vacances. Il y a des endroits bien plus joyeux à visiter à Londres vous savez et des ambiances bien plus agréables !

Tintin est coincé et bien embêté, il ne peut pas avancer masqué. Il pensait avoir un pion d’avance sur elle, mais il se trompait : c’est bien elle qui mène le jeu et elle semble savoir exactement où elle va. Il décide alors de jouer franc-jeu :

— En effet, il se trouve que je suis sur une affaire, mais ce n’était pas prévu. Je n’étais là que pour accompagner mon ami au départ. Jusqu’à ce que d’autres amis, policiers, viennent me voir pour me demander un coup de main sur leur enquête : vous savez ces hommes riches et puissants qui se sont fait assassiner.

Il essaye de percevoir chez elle une émotion, une gêne, une réaction qui la trahirait, mais rien de tout cela. Elle hausse simplement les épaules et répond :

— Hum, oui. J’en ai entendu parler oui, mais pas dans les détails, je suis une femme très occupée, vous savez. Leur avez-vous été utile déjà ou pas encore ?

— Eh bien, figurez-vous que j’ai trouvé un morceau de tissu appartenant ...

... probablement au meurtrier. D’ailleurs, je l’ai trouvé dans un arbre du parc de Monsieur Deveron, contre lequel nous nous sommes rencontrés. Vous étiez devant la grille du parc quand je vous ai bousculée. Vous n’avez rien vu de suspect par hasard ? Puisque vous étiez sur place...

Elle sourit à Tintin et le regarde avec intensité, elle ne lui dira pas ce qu’il sait déjà très bien, mais elle ne lui mentira pas non plus. Près d’un croisement, au pied d’un feu, elle arrête de marcher et se met en face de lui. Elle lui prend la main. Tintin est surpris, mais il laisse faire, et sa main est tellement douce en plus. Elle lui dit avec lenteur et délicatesse :

— Pourquoi enquêtez-vous, Monsieur Tintin ? Vous et les policiers... Pour protéger les victimes, punir les coupables... Pour que la justice triomphe. Alors cette fois, laissez-moi vous dire que vous êtes dans le mauvais camp. Ces hommes ne sont pas des victimes... Ce ne sont pas des crimes qui sont perpétrés ici, mais des châtiments qui sont rendus. C’est au nom de la justice que ces hommes meurent !

— Mais la vraie justice doit être rendue dans un tribunal Mademoiselle.

— Vaste plaisanterie, Monsieur Jean de La Fontaine l’a bien écrit : « Selon que vous saurez puissant ou misérable/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » Tintin, vous êtes un homme intelligent. Ne me faites pas croire que vous pensez réellement que la justice des tribunaux est la même pour tous.

— Eh bien... c’est-à-dire... c’est difficile de ...