Tintin et le mystère de la dame de pique (3) - Histoires de Sexe

Tintin et le mystère de la dame de pique (3)

... Allons-y.

Soudain, un peu en retrait, près d’un arbre, Tintin aperçoit une jeune femme : vêtue de noir, les cheveux noués en une queue-de-cheval, le visage doux et les plus beaux yeux verts qu’il a eu l’occasion de voir :

— Mais... Je n’ai pas la berlue, c’est bien elle, Emily ! s’exprime-t-il alors tout bas, puis, s’adressant aux policiers, il ajoute : Allez voir Monsieur Malet, je vous rejoindrai au commissariat. Une autre piste à suivre. A tout à l’heure mes amis !

Il se précipite alors vers la jeune femme qui est en train de s’éloigner tranquillement, il s’approche un peu d’elle et lui glisse un : « Bonjour Mademoiselle ». Elle a un petit sursaut de surprise puis en se retournant vers lui, son visage s’illumine :

— Monsieur Tintin, au moins cette fois vous ne me rentrez pas dedans...

— Oui, en effet. Je vous ai aperçue et j’ai décidé de venir vous saluer. Vous connaissiez Monsieur Pelham ?

— Qui ça ? répond-elle en ouvrant tout grand ses beaux yeux verts. Ah, lui ! Non pas du tout, je passe au cimetière tous les jours pour aller voir et m’occuper de la tombe de ma mère. Et en passant, j’ai remarqué qu’il y avait énormément de monde pour cet enterrement, alors, par curiosité, j’ai voulu m’approcher un peu, voir s’il ne s’agissait pas d’une célébrité.

— Toutes mes condoléances pour votre maman et excusez-moi pour cette question déplacée du coup... Déformation professionnelle.

— Je ne vous en veux pas du tout, vous ne pouviez pas savoir. Et j’ai ...

... perdu ma mère il y a des années donc tout va bien, je viens simplement lui rendre hommage et entretenir sa tombe. Mais je vous remercie. Voudriez-vous faire un bout de chemin avec moi ?

Tintin acquiesce sans hésiter et les voilà partis tous les deux, côte à côte, à arpenter les allées du cimetière. Milou les suit en gambadant entre les tombes. Tintin regarde la jeune femme avec intérêt dans un mélange de curiosité, de suspicion et d’attirance incomprise et incontrôlée. Emily a les traits tellement fins : son visage aux proportions parfaites ; les joues un peu creuses ; la forme de ses yeux en amande ; les deux émeraudes précieuses au cœur de son regard ; un nez petit et discret, parfait ; une bouche avec des lèvres en arc de Cupidon arrondi ; un sourire enjôleur. Il aimerait la voir avec les cheveux détachés, ils semblent très beaux également. A chaque fois qu’elle se tourne vers lui, elle se rend compte de la façon dont il la regarde, et elle en profite pour minauder un peu plus encore. Chacun de ses gestes est destiné à envouter un peu plus le jeune reporter.

Au départ, ils n’échangent que quelques banalités d’usage, mais très vite, c’est elle qui mène la discussion : elle lui demande pourquoi il est à Londres et il répond qu’il est avec son meilleur ami le capitaine Haddock et sa fille, pour faire visiter la ville à cette dernière.

Elle sourit et finit par lui demander :

— Alors vous n’êtes pas ici pour une nouvelle aventure ? Une nouvelle enquête ?

— Mais, ...