1. Le gars de l’expo.


    Datte: 29/08/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Paquito69sex, Source: Hds

    ... à me tourner en boucle dans ma tête les images de ces quelques instants magiques et coupables.
    
    Je me demande à quel moment s'est dessinée son intention à mon égard, et aussi pourquoi il n’est pas allé au bout de cette intention ; j’en viens à me demander s’il n’a pas été déçu de ma façon d’essayer de lui faire plaisir, et même si je sais encore faire plaisir à un garçon avec ma bouche ; ou alors, s’il a été déçu en me voyant de près, agenouillé devant sa virilité.
    
    Et en admettant que son départ « avant la fin » ce ne soit vraiment qu’à cause de son taf, à quoi ça rime d’amorcer le désir, en sachant de ne pas disposer du temps nécessaire pour le satisfaire ?
    
    Lorsque je me décide enfin à sortir de la cabine, je ne peux m’empêcher de remonter à la boutique de l’expo : le beau brun est revenu à son poste, et il est en train de valider des nouveaux visiteurs, comme si de rien n’était. Je croise furtivement son regard une toute dernière fois, mais je n’insiste pas, je ne veux pas l'agacer.
    
    Je quitte le palais en me repassant en boucle ces quelques instants de bonheur inattendu, le cœur serré par cette frustration qui garde intact le désir et qui limite ma ...
    ... culpabilité.
    
    Mais, au fond, quel est le mal dans le fait d’avoir saisi l'opportunité depuis si longtemps désirée, rêvée, inespérée de vivre un tel fantasme ? Quel est le mal dans le fait d’avoir voulu savoir ce que ça fait d'"exister", d’avoir attisé le désir, ne serait-ce que pendant quelques instants furtifs, dans la vie d'un tel beau gosse ?
    
    Car même si au final, son geste ne devait être que celui d’un petit allumeur dont le plus grand plaisir est se sentir désiré, qui aime chauffer, chauffer et laisser en plan, cet instant a été délicieux.
    
    Je marche dans Paris en portant avec moi ce cadeau d'un instant qu'un pareil beau gosse a bien voulu m'offrir.
    
    Pourtant, ce goût d’inachevé m’est insupportable.
    
    Ainsi, le lendemain, mon dernier jour à Paris, je renonce à une dernière visite pour traverser la ville et tenter de retrouver le petit beau brun ; j’ai tellement envie de terminer ce que nous avons commencé la veille que je suis prêt à prendre un nouveau ticket à 20 balles, juste pour l’approcher et lui faire comprendre, je ne sais pas bien comment d’ailleurs, que j’ai vraiment envie de plus.
    
    Hélas, au portique de contrôle des tickets, ce n’est pas le beau petit brun, mais une nana. 
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