1. Notre-Dame de la Virginité


    Datte: 26/08/2019, Catégories: nopéné, init, nonéro, portrait, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    Avertissement :
    
    Ce récit est le cinquième épisode d’une série qui en comptera sept. La lecture préalable des épisodes précédents est recommandée, pour la compréhension de l’intrigue et celle de l’évolution des personnages.Premier épisode : «Mimosa » ;Deuxième épisode : «Jonas » ;Troisième épisode : «Transports routiers ».Quatrième épisode : «Conquêtes et Victoire ».
    
    ~~oOo~~
    
    Je suis accoudée à la tablette du coin cuisine, avec ma petite sœur Zoé, passée me dire bonjour. Elle aura bientôt presque l’âge de mon premier casting. On ne se ressemble pas des masses. Elle est blonde comme les blés, je suis châtain clair, elle ressemble davantage à maman, moi à papa. Elle est drôlement mignonne. Évidemment, elle était à peine entrée qu’elle a croisé Victoire, qui se dirigeait à poil vers la douche. Je ne sais pas laquelle des deux fut la plus surprise. Là, comme à son habitude, Zoé me bombarde d’un feu roulant de questions. En particulier sur son unique centre d’intérêt du moment, le sexe. Et comme toujours entre nous, même si ça peut surprendre les tiers, il n’y a aucun tabou.
    
    — C’est qui, elle ?
    — C’est Victoire, une copine.
    — Elle dort avec toi ? T’es devenue gouine ?
    — Dans l’ordre : oui, et non.
    — Mais elle dort quand même avec toi, dans ton lit ?
    — T’en vois un autre, dans ce flat ?
    — Et donc, tu baises pas avec elle ?
    — Zoé !
    — Oh, là, c’est pas une réponse, ça ! On se dit toujours tout, même quand ça nous coûte, c’est la règle ! T’as jamais couché avec ...
    ... elle ?
    
    Je soupire. Je ne mens effectivement jamais à Zoé.
    
    — Si, Zoé, parfois. En quelque sorte.
    — Alors, t’es forcément gouine ?
    — Non.
    — D’accord, t’es bi, alors.
    — Même pas. Si tu veux savoir, je me considère comme hétéro, enfin, pour ce que ça veut dire… J’ai pas eu une foule d’amants, mais jusque-là, c’étaient toujours des hommes.
    — Et tu l’as largué, Niels ?
    — Affirmatif.
    — Dommage, il était vachement beau.
    — C’est vrai.
    — Tu l’as largué pourquoi ? Pour elle ?
    — Même pas. Pour lui. Trop tordu.
    — OK, c’est pas que je veuille t’emmerder…
    — C’est rien, ma puce. Ça me fait plaisir de parler avec toi. Tu me manques, si souvent.
    
    Elle me colle un gros baiser sur la joue, puis sirote son café.
    
    — Je peux te demander un truc ?
    — Essaie toujours.
    — Comment ça se passe, vous vous bouffez la chatte ? Il y en a une qui fait l’homme ?
    — Zoé !
    
    Elle se renfrogne.
    
    — Bon, que je t’explique. Je suis tombée presque par hasard un jour sur Victoire. On s’est d’abord détestées, pour ne pas dire haïes. Puis rapprochées. On est devenues amies. Et un jour, je me suis aperçue que sans m’en rendre compte, je l’aimais juste un tout petit peu plus que ça, qu’elle me touchait profondément. Quand tu aimes si profondément quelqu’un, tu le lui exprimes de façon tendre. Ce n’est pas forcément sexuel. Il n’y a pas de malentendu : je n’éprouve pas envers elle ce type de désir là. Et ce n’est pas non plus ce qu’elle cherche. Nous avons des relations sensuelles, pas des relations ...
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