Noël à Là
Datte: 26/08/2019,
Catégories:
fh,
médical,
amour,
lavement,
nonéro,
historique,
Humour
Auteur: Agerespectab, Source: Revebebe
... vêtements, chaussures, manèges, loteries et casse-pipes, guinguettes où l’on boit du clairet ou de la limonade. On y danse aussi, avec un violoneux et un accordéoniste qui marquent la cadence en tapant du pied, et le plancher de bois résonne lourdement.
Bien entendu, il y a également les nombreuses confiseries, dont certaines, les plus courues par les jeunes gens, vendent les fameuses "bêtises". On vous l’a exposé, ce sont des bonbons situés entre le berlingot et le nougat, avec une forme qui fait penser au bas du dos d’une jeune femme bien faite. Les jeunes filles qui déambulent sur le champ de foire ont toutes cette friandise en main, et la lèchent. Si elles souhaitent "allumer" un garçon, elles passe le doigt sur le bonbon et le proposent à goûter au garçon. Nous avons expliqué cela au cours du premier épisode et il nous est revenu que certains lecteurs l’avaient interprété différemment. Nous sommes dans l’obligation de souligner que nous ne sommes pas responsables des dérives fantasmatiques qui obsèdent quelques lecteurs, assez rares il est vrai.
Le geste doit être interprété comme plus fort qu’une simple invite. Invite à quoi, d’ailleurs ? Nos jeunes filles ne sont ni plus ni moins délurées qu’ailleurs, où l’on dit qu’elles lancent des œillades quand leur maman ne regarde pas. Ici, une œillade serait perçue comme vulgaire, mais proposer le bout de l’index mouillé de salive sucrée a quelque chose à la fois de plus discret et de plus fort, et de très convivial, ...
... convenons-en. Le garçon ainsi distingué ne s’y trompe pas, le plus souvent, et ce signal est maintes fois le premier d’une série qui conduit au mariage. Une charmante coutume, vraiment.
En ce dimanche, Jinay a décidé d’accompagner la belle Dominique sur le champ de foire. Elles déambulent dans les allées, bras-dessus bras-dessous, en devisant.
— Tu ne me parles plus d’Enguerrand. Tu ne le vois donc plus ?
— Non… Il est parti, lui répond Dominique, la voix mal assurée.
— Parti où ? Faire son tour de France ?
— Oui… Il a déjà trouvé une embauche à la capitale…
— Et comment le sais-tu ?
— Par son grand frère Guillaume.
— Parfait ! Donc il n’est pas bien loin, pour l’instant, seulement à deux jours de marche. As-tu son adresse pour lui écrire ?
— Oui, Guillaume me l’a donnée.
— Héhé ! et qu’as-tu donné à Guillaume pour ce précieux renseignement ?
— Oh, il m’a volé un baiser, rien d’autre…
— Quels vauriens, ces garçons ! Donc tu as écrit à Enguerrand, est-ce qu’il t’a répondu ?
— Non, je ne lui ai pas écrit… C’est à lui de le faire d’abord. Il m’a quittée sans s’engager, donc il ne tient pas à moi, je n’ai aucune raison de lui courir après.
— Ça n’est pas forcément aussi simple, tu sais ! Pour moi, vois-tu, il avait surtout hâte d’échapper à l’emprise de sa mère, et peur de retomber dans les filets d’une autre femme. Mais je suis convaincue que tu l’as bien accroché, et qu’il te reviendra, un jour ou l’autre. Ceci dit, si tu ne lui envoies aucun signe…
— Que faut-il ...