Noël à Là
Datte: 26/08/2019,
Catégories:
fh,
médical,
amour,
lavement,
nonéro,
historique,
Humour
Auteur: Agerespectab, Source: Revebebe
... qu’est-ce donc ?
— Un superbe buggy, prévu pour atteler en couple !
— Dis-moi que tu plaisantes, s’il te plaît, ne me rends pas malade encore une fois avec tes farces de gamin.
— Je ne plaisante pas, j’aurai la voiture à Noël, et dès demain je vais à la foire me choisir deux beaux trotteurs.
— Mais enfin, Fernand ! Tu n’y penses pas ! J’ai déjà toutes les peines du monde à boucler le budget, qu’avais-tu besoin de cette voiture ?
— Pour te promener le dimanche, sur le mail, tu verras, toutes ces dames en seront vertes.
— Oui, eh bien c’est possible, mais ce n’est pas elles qui paieront les traites, et j’en ai assez de tes foucades, demain je fais mes malles et je retourne chez ma mère avec les gosses.
— Josée ! intervient Aymard, je participerai…
— Oh toi ! tais-toi donc, tu en as encore moins besoin, de cette voiture, tu sais très bien faire le jeune homme avec le cabriolet de Jinay !
— Tu te plains, mais si tu avais vu les jolies choses présentées, à ce salon, hein Fernand ? ce panier, par exemple ?
— Oh le panier anglais ! renchérit Fernand, une petite voiture légère très rapide, avec une carrosserie en osier, les Anglais nous ont fait une démonstration avec leur célèbre jument Gelly-Not, c’était enthousiasmant !
Josée est partie furieuse. Les deux compères vérifient qu’elle s’est bien éloignée, puis se tapent dans les mains en se félicitant de la bonne blague.
— Je crois bien qu’elle a tout avalé, non ?
— Oui, mais comment faire pour avoir quand même de ...
... la soupe chaude, tout à l’heure ?
— Écoute, Fernand, si elle tient à faire la tête, je t’invite à l’auberge.
— Non, je vais essayer de la calmer, maintenant, on a bien rigolé mais ça suffit, la pauvre ne mérite pas que ça aille plus loin.
Et l’on entend Fernand qui s’éloigne en appelant :
— Poulette ! Ma poulette ! C’était pas vrai ! On t’a fait marcher !…
Pendant ce temps, Aymard s’enferme dans sa chambre pour confectionner les paquets cadeaux qu’ils ont ramenés de la grande ville pour leurs femmes : de grands carrés de dentelle de Calais pour en faire des coiffes.
oooOOOooo
Deuxième tableau : La foire d’automne
Les mois ont passé. Après l’été caniculaire, la douceur de septembre est ressentie comme une délivrance. Les vendanges rameutent tous les bras et les journées sont dures sous un soleil encore actif, mais les soirées sont plus douces sous les grands chênes et tilleuls de l’airial. Les jeunes rient, chantent et s’empiffrent, reprennent des forces pour le lendemain mais aussi en prévision de la nuit qui vient et qui pourrait amener son lot de bonnes fortunes… Les moins jeunes récupèrent plus sagement, les corps sont rompus, la nuit sera bienvenue. Dans le fenil on distingue mal les chuchotis, mais les rires de filles chatouillées sont bien reconnaissables.
Avec le temps des labours, où la campagne revêt des couleurs plus mélancoliques, les jeunes gens attendent avec impatience que s’ouvre la foire annuelle et son cortège de marchands ambulants : ...