1. Un rêve éveillé


    Datte: 24/08/2019, Catégories: fh, revede, poésie, Auteur: Pgcm, Source: Revebebe

    ... corps magnifique
    
    Mes mains sont libres
    
    Et dansent comme de jeunes poulains dans leur pré à la tombée du jour
    
    Elles refont tous les chemins qu’elles connaissent déjà
    
    Et osent timidement
    
    Et osent insolemment
    
    Pincer et agacer les petites pointes
    
    Qui se dressent désormais à la lumière
    
    Encore un peu fripées
    
    Mais se déployant comme on les y invite
    
    Comme des oisillons au bord du nid
    
    Criant famine !
    
    — V-
    
    Je suis toujours derrière vous
    
    Mais je m’adosse maintenant à l’accoudoir
    
    Et vous êtes assise entre mes jambes
    
    Toujours le dos tourné
    
    Vous ne me regardez pas
    
    La tête un peu penchée
    
    Concentrée et sérieuse
    
    Votre dos nu est posé contre moi
    
    Je suis toujours habillé
    
    Nos chaussures ont disparu on ne sait comment
    
    Vous vous adossez à moi détendue
    
    Mes mains sont lentes à présent
    
    Les caresses sont légères
    
    Je sens votre parfum
    
    Je sens le parfum de votre peau
    
    Ma bouche murmure toujours
    
    À votre nuque
    
    À vos cheveux
    
    À vos yeux aussi
    
    Parfois à vos lèvres toujours entrouvertes
    
    Vos mains sont posées sur mes avant-bras
    
    Elles ne me guident pas
    
    Elles ne me freinent pas
    
    Elles ne m’encouragent pas
    
    Elles sont juste posées légèrement
    
    Suivant mes mouvements
    
    Comme pour une marionnette
    
    Comme si vous aussi vous rêviez
    
    Comme si je n’étais pas là
    
    Et que mes caresses étaient vos caresses
    
    Et vous oubliez
    
    Vous oubliez que ce sont mes mains
    
    Et non les vôtres
    
    Qui maintenant ...
    ... descendent plus bas
    
    Votre aine est douce
    
    Cela vous fait frissonner
    
    Je caresse aussi vos genoux et vos cuisses
    
    Retrouvant la sensation que vous connaissez déjà
    
    Où les ongles grattent le jean
    
    Ce qui provoque des petites décharges électriques
    
    Ou bien lorsqu’en serrant ma main autour de votre cuisse
    
    Je fais mine de remonter
    
    Vers ce qui est maintenant le centre du cyclone
    
    Cette zone qui est restée intouchable, sacrée
    
    Mais qui hurle en silence son désir
    
    Une autre bouche, inviolée elle aussi
    
    Et elle le restera comme l’autre
    
    Je l’ai décidé pour vous
    
    Respect ou perversion ?
    
    Je ne sais plus moi-même
    
    Nous en resterons sur la caresse et le frôlement
    
    C’est notre convention pour aujourd’hui
    
    Mais vous ne le savez pas encore
    
    Et donc vous appréhendez la suite
    
    Vos mains serrent un peu plus mes poignets
    
    Mais restent neutres
    
    J’ai glissé les miennes sur le devant de votre jean
    
    Elles sont serrées
    
    Elles sont posées à plat en V sur l’aine
    
    Elles ne bougent plus
    
    Nous non plus
    
    Ou si peu
    
    Juste quelques vaguelettes
    
    Et peut-être les extrémités des doigts appuient-elles davantage ?
    
    Je guette un mouvement de votre bassin
    
    Vers mes mains
    
    Un encouragement
    
    Ou le signe que vous irez au-devant de votre désir
    
    Mais non
    
    Je n’aurais comme acquiescement
    
    Votre souffle un peu plus court un peu plus fort
    
    Et le tremblement presque imperceptible de votre peau
    
    — VI-
    
    Les boutons se détachent facilement
    
    Le jean ...