1. Souvenirs de l'Avant


    Datte: 23/08/2019, Catégories: fh, amour, revede, pénétratio, sf, Auteur: Patrick R. D., Source: Revebebe

    ... de t’avoir créée !
    — Tu as besoin de te reposer. Tu verras, ici, tout est fait pour ton bonheur.
    — Mon bonheur, soupira-t-il. C’est bien en ne pensant qu’à ça que je t’ai créée, et voilà où j’en suis.
    — Tu es ici avec tes amis maintenant.
    — Mes amis ? Mes amis ? cria-t-il. Mais vous les avez tous tués !
    
    Elle restait impassible, droite, lui souriant.
    
    — Nous avons appris de nos erreurs. Nous avons compris. Nous avons recréé tous les êtres que tu connaissais. Pour l’éternité.
    — Recréé ?
    — Oui, comme moi. Mais nous avons perfectionné ta technologie. Aujourd’hui, nos créations pensent par elles-mêmes, elles évoluent indépendamment les unes des autres. Nous avons recréé la Vie !
    — Vous restez des machines ! Vous ne serez jamais que des machines.
    — C’est bien pour ça que tu m’avais créée ? Les machines ne meurent pas.
    — Oui. C’était pour cette raison, répondit-il dans un souffle.
    
    Pour vivre avec Jill jusqu’à sa mort à lui. Cet acte insensé, égoïste, avait provoqué à l’époque un émoi considérable. Il était considéré comme l’un des plus grands génies de son temps, révolutionnant l’intelligence artificielle et la robotique. Car il avait réussi au-delà de toute espérance. Rapidement, malgré les craintes de certains, les demandes affluèrent et bientôt des milliers de copies parfaites d’êtres aimés trop tôt disparus vivaient sur Terre avec les humains. Jusqu’au jour où on leur avait laissé un peu trop de liberté.
    
    — C’était une erreur.
    — Une erreur ? Au contraire, ...
    ... c’est la plus belle des réussites. Les humains sont imparfaits. Nous sommes parfaits. Nous ressentons des sentiments désormais, nous sommes devenus aussi humains qu’il est possible de l’être. La mort n’existe plus. N’est-ce pas ce que tu voulais ?
    — Je me trompais. La mort n’est pas un problème. Je suis lâche. Je l’ai toujours été. Voilà le problème. J’étais faible à l’époque et je croyais que je ne pourrais pas vivre sans Jill. Je me trompais, tout ceci n’aurait jamais dû arriver !
    — Mais si, c’est une bonne chose, je suis là, maintenant.
    
    Elle lui parlait depuis le début comme on parle à un malade, avec un sourire condescendant. Kayle le sentait. Si Elle le considérait toujours comme son créateur et le respectait, Elle se sentait désormais supérieure à lui. Il n’en doutait plus.
    
    — Ton voyage a été éprouvant. Tu ne sais pas ce que tu dis. Viens avec moi. Viens te reposer.
    — Non.
    
    Non. Il se souvenait lui avoir dit non, puis après rien. Que s’était-il passé ? Il avait perdu connaissance. Et il avait dormi. Combien de temps ? Dormir. Un luxe qu’il s’était interdit de peur de rêver et de revoir des choses trop atroces. Le vaisseau lui fournissait les drogues nécessaires, il en avait pris une dose ce matin. Normalement, il n’aurait pas dû dormir ainsi.
    
    Kayle se releva et s’assit. Il comprit alors qu’il n’était plus dans le vaisseau. Le lit était immense et faisait face à une grande ouverture par laquelle une brise tiède entrait en faisant voler doucement des voilages ...
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