Souvenirs de l'Avant
Datte: 23/08/2019,
Catégories:
fh,
amour,
revede,
pénétratio,
sf,
Auteur: Patrick R. D., Source: Revebebe
Souvenirs…
Souvenirs d’une vie à jamais disparue.
Souvenirs d’un amour parti trop tôt.
Je préférerais parfois ne pas pouvoir me souvenir.
Ne plus vivre.
Comme les autres. Comme tous les autres.
La vie me semblait si parfaite.
Pourtant elle ne l’était pas.
Mais c’était la Vie.
La lune brune projetait son ombre sur le vaisseau, plongeant la cabine dans le noir. Tout était éteint, la gravité artificielle était déconnectée, un corps flottait, immobile, à peine éclairé par la clarté des étoiles. L’homme semblait dormir, mais il ne dormait pas. Il n’avait pas dormi depuis plus de trente ans.
Il rouvrit les yeux quand il sentit sur ses paupières une clarté intense. Le vaisseau sortait du cône d’ombre de la petite lune. Les vitres s’étaient aussitôt opacifiées, permettant à l’unique occupant de ce grand vaisseau de ne pas risquer d’être aveuglé par ce grand soleil. Il sentit malgré tout la chaleur sur sa peau nue. Ses poils se hérissèrent et un grand frisson parcourut tout son corps.
C’est le moment qu’il choisit pour se décider à bouger. Il se retourna pour appuyer son pied sur le plafond de la cabine de pilotage et se projeter vers le plancher. Sa main droite attrapa l’accoudoir d’un des fauteuils et d’un mouvement souple il s’assit. Il put alors appuyer sur un bouton du panneau de commande de l’accoudoir droit. Aussitôt, toute la cabine s’illumina. Il aurait tout aussi bien pu demander à l’ordinateur de le faire sans bouger un doigt, mais il se ...
... sentait un minimum utile en faisant un maximum de choses manuellement. Il savait bien qu’en réalité, il n’avait plus aucun contrôle réel sur le cours de sa propre existence. Mais il préférait l’oublier et faire comme s’il commandait vraiment ce grand vaisseau.
Un immense écran immatériel flottait au-dessus de lui et affichait sa position dans le système, avec les orbites de l’unique planète et de ses trois lunes. Ce système n’avait en réalité aucun intérêt pour lui. Il le savait maintenant. Il était désert. Comme tous les autres. La galaxie tout entière semblait vide de toute vie.
— Ordinateur, gravité artificielle à 0,7g.
Sa voix le surprit. Il n’avait pas ouvert la bouche et dit un mot depuis plusieurs jours. Il ne se souvenait d’ailleurs pas précisément depuis quand. Le temps. Le temps avait depuis longtemps perdu toute signification pour lui. Trente ans de solitude allaient finir par le rendre fou. Si ce n’était déjà fait.
— Très bien Kayle, réactivation progressive de la gravité artificielle en cours. Stabilisation à 0,7g dans une minute.
— Merci.
L’ordinateur ! Son unique interlocuteur depuis trente ans. Et comment ne pas devenir fou, seul dans un vaisseau interstellaire avec comme seul interlocuteur un ordinateur, une soi-disant intelligence artificielle. Et cette voix de femme, douce et sensuelle, comme pour mieux le torturer. À son arrivée à bord, le vaisseau lui avait donné son nom. Un nom de femme. Il l’avait refusé, et oublié aussi vite. Ce vaisseau ...