L'Éden et après - Histoires de Sexe

L'Éden et après

... qu’elle se moquait de lui.

Le silence devenait pesant.

Elle s’agenouilla sur une chaise retournée, en face de lui, les jambes bien serrées et il se concentra sur les documents à compléter. Elle frotta distraitement un peu de terre sur la peau nue de son pubis, et essuya sa main sur sa jambe, laissant une traînée colorée. Elle respirait fort et ses jolis seins montaient et descendaient. Elle avait posé ses coudes sur la table et le regardait avec un sourire. Un sourire gentil, lui semblait-il…

Elle vint près de lui pour signer son carnet et la chaleur de sa peau le toucha. Il respira son odeur, son parfum : elle sentait bon, la menthe, l’herbe, la terre et une touche discrète de transpiration, agréable, surprenante. Il fit une rature sur l’imprimé.

— Excusez-moi, mais je n’ai pas l’habitude !

Elle rit. Cela déchira le silence de jolie manière et il se sentit mieux, ce rire évacuait tant de choses, de malentendus.

— Moi non plus, je te choque ?
— Eh bien, je ne sais pas, un peu, oui, mais – il rajouta très vite – c’est très agréable…

Elle lui sourit et il en bafouilla encore plus, il avait dit ce qu’il pensait et il n’en revenait pas, la voir toute nue à côté de lui le faisait chavirer, le faisait trembler, il avait du mal à ne pas la toucher, ne pas l’embrasser, là, au creux de ces seins ronds et doux, sur ce ventre si tendre, si beau. Elle sentait si bon, l’herbe sèche et la terre, l’automne et le sexe.

— Détends-toi, je vais passer quelque chose ...

... !
— Non ! – il avait presque crié et il se leva, presque comme pour la retenir – je veux dire, vous pouvez rester comme vous êtes, s’il vous plaît, je vous trouve jolie… ça ne me gêne pas. Vous êtes chez vous…

Elle eut un petit rire, gentil, pas méchant, elle ne se moquait pas de lui, pas vraiment.

— D’accord, si cela ne te dérange pas…

Elle avait hésité avant de répondre, il était craquant, mais elle ne voulait pas non plus passer pour une fille facile, elle aimait se montrer, elle aimait savoir qu’il la regardait, mais en même temps elle avait envie de ce garçon, si beau, si gentil. Envie, voilà le mot ! Ce garçon, si timide lui plaisait, elle ne voulait pas lui déplaire, elle aurait dû se rhabiller, il devait la prendre pour une allumeuse…

Quelque chose de bizarre se passait, en le voyant elle avait eu presque tout de suite envie de rester ainsi, de se montrer, comme si c’était normal et bien. En fait jusqu’à présent elle n’avait rien fait de vraiment spécial, sauf à s’exhiber toute nue devant lui. Mais il faisait si chaud, et c’était l’été finissant.

Comment ne pas se tromper, comment lui faire comprendre ce qu’elle ressentait ? Elle se montra, d’un air mutin, cambrant ses reins et rentrant son ventre, le vallonnant de muscles doux et attirants et en même temps elle se dit qu’elle en faisait trop, elle allait le faire exploser ! Elle sentait son sexe s’entrebâiller aux creux de ses cuisses et elle sentit le désir s’installer.

En tout cas il avait l’air ...