1. Retour du bâton


    Datte: 05/08/2019, Catégories: fh, hagé, fagée, grossexe, fsodo, Humour Auteur: Armel, Source: Revebebe

    La persifleuse, source de tous les soucis sournois d’Hélène, sortit un peu troublée de la boulangerie. Elle y était entrée sûre d’elle, mais l’étrange sollicitude de la jeune femme la déroutait quelque peu. Juste après avoir manqué de perdre l’équilibre en descendant du trottoir pour traverser, Rolande regarda autour d’elle. Elle fut rassurée de constater qu’il n’y avait eu aucun témoin de son attitude ridicule au moment de s’approprier à nouveau les lois de la pesanteur.
    
    Du coup, cet incident lui avait remis les idées en place. Elle reprit son aplomb coutumier et sa certitude de dominer la situation. Mais pour assurer ses arrières, elle fit quand même un petit détour par l’église pour y brûler un cierge, un beau, un des plus gros. Il fallait bien cela pour exaucer ses vœux, même les plus noirs. Mais ce n’était pas la seule raison. L’idée de retourner chez elle, dans son petit univers sordide et étriqué ne l’enchantait guère. Elle avait besoin de réconfort. Et malgré l’obscur venin qu’elle distillait à longueur de temps, elle avait une conscience sourde et douloureuse de sa pauvre condition. Elle sentait sans vraiment comprendre que ce poison avait envahi tous les recoins de son âme.
    
    Dehors, elle exultait. Elle se sentait détentrice d’un pouvoir sans limites, malveillant et destructeur. Cependant, quand se levait la perspective du retour aux pénates, elle devenait encore plus rabougrie, si cela était possible. Elle se ratatinait, s’emplissait d’une aigreur nauséabonde. ...
    ... Car, il faut le préciser, à la maison l’attendait Georges. Georges était le mari. Enfin, le mari si l’on veut bien concevoir toute la relativité que peut parfois revêtir ce mot. Sans conteste le mari du point de vue de l’Etat civil. Pour le reste, celui-ci devait s’accommoder du modeste rôle que lui réservait sa femme dans le couple et du refus inébranlable et systématique de la part de cette dernière d’accueillir ses hommages avec toute la joie et l’ardeur requises et ce, depuis de nombreuses années. Depuis vingt-cinq ans, c’était ceinture.
    
    Sa crasse congénitale y contribuait, d’ailleurs. D’autre part, Georges n’avait pas été doté par la nature de brillantes facultés intellectuelles. Il était également bien trop veule et lâche pour envisager la moindre révolte contre la dictature imposée par sa femme. De loin en loin, seules quelques prostituées rémunérées au-delà du tarif officiel avaient consenti à soulager sa frustration. Sans ce secours inespéré, il se serait sans doute gangrené des glandes concernées par cette activité physiologique, ou bien certaines muqueuses délicates auraient été victimes d’irritations proches de brûlures au troisième degré sous les agressions d’une poigne effrénée.
    
    Pour finir, l’alcool n’avait rien arrangé. Sa propension naturelle à la faiblesse l’y avait plongé dans des proportions que le simple litre ne suffisait plus à estimer. Les grands soirs, cela le ramenait à un état proche de sa condition ordinaire : l’amibe. Et si Rolande avait eu ...
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