Chapitre 1. Ingrid : une rencontre du 3ème type.
Datte: 05/08/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
voyage,
amour,
volupté,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Humour
ecriv_c,
Auteur: Laure et JP, Source: Revebebe
... soir, tes yeux… tout ça c’est « professionnel », « fabriqué » ? Et tu te présentes comme une débutante ?
À nouveau un silence. Je n’en peux plus de tant de naïveté de ma part, d’avoir interprété au premier degré… Quel con je suis ! Sa réponse enfin :
— Oui, Jean-Pierre… c’était professionnel. Je suis vraiment désolée… vraiment… et je ne suis pas une débutante… ça fait partie du scénario. Un an déjà que je suis dans le circuit… Tu vas me prendre pour une salope… tant pis pour moi, mais sache que, jamais, tu entends, jamais je n’ai couché avec un des messieurs que j’ai rencontrés. Et pourtant… y en a qui étaient prêts à payer très cher… je ne suis pas une pute, merde alors ! Et j’ai même pas un copain… pas le temps… entre mes études et ça… Moi aussi j’ai mes envies… mes pulsions… je ne suis pas une poupée Barbie, sans sexe… J’ai une vie privée… je peux pas t’expliquer… si tu savais…
Elle halète, tant elle est énervée, et poursuit :
— La première fois aussi qu’il m’arrive un coup pareil… tu n’es pas comme les autres non plus… Les autres sont des habitués, pas de surprise, pas d’états d’âme… je les balade, ils le savent… je leur vends du rêve… Mais toi… on t’a expliqué quand même… encore une fois, je suis désolée, je ne veux pas te faire du mal… je culpabilise comme une folle… tu mérites mieux… et j’arrive avec mes gros sabots…
Elle est essoufflée… sa voix n’est plus la même…
J’ai du mal à me remettre, moi aussi. Il faut bien maintenant cesser cette mascarade ...
... faite de « jeux » et de « scénarios »…
— Merci de ta franchise, lui dis-je, la voix cassée, c’est de ma faute, après tout j’aurais dû m’en douter… Patrick m’avait prévenu… Allez, Ingrid, au revoir, je t’embrasse…
Dans un souffle où je devine peut-être un sanglot, elle murmure :
— Pardon, Jean-Pierre… je t’embrasse aussi… très fort… adieu…
J’ai la tête comme un chaudron… Je me maudis, je maudis Patrick pour cette « plaisanterie », ce « cadeau », je hais à ce moment la Terre entière et tout l’Univers.
Je me jette sur le lit, épuisé, cassé. Quelques minutes pendant lesquelles je fixe le plafond, y cherchant l’oubli, un ailleurs. « Ce n’est pas possible… » me dis-je, « je suis tombé amoureux de cette fille… surtout de cette fille… me voilà bien… vite l’oublier… »
À nouveau le téléphone me ramène à la réalité. Je roule lourdement sur le lit et décroche machinalement. Sûrement Patrick qui s’étonne de ne pas me voir au restaurant…
Mais c’est Ingrid, encore… Pas le temps de réfléchir que j’entends sa vois susurrer :
— Écoute… le baiser sur ta main, hier soir… ce n’était pas Ingrid… et le quart d’heure de tendresse au restaurant, non plus…
Et elle raccroche.
Je me redresse comme un ressort, le cœur à 180. Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
C’est vrai !… Elle m’a bien dit hier soir « de la part de Laure… »
Mais bon… elle s’est expliquée là-dessus, son rôle de composition… mais cet appel, maintenant… est-ce que par hasard… il y aurait…
Ou alors, en ...