Chapitre 1. Ingrid : une rencontre du 3ème type. - Histoires de Sexe

Chapitre 1. Ingrid : une rencontre du 3ème type.

... franchement, payer pour coucher, comme avec une pute… non merci, c’est pas mon truc… pas avec elle en tout cas.

Je dois avoir la mine défaite. Il reprend doucement.

— Sûr… c’est pas donné… des filles comme ça, c’est la classe… bon, désolé… je ne pensais pas que cela allait te mettre dans cet état… Je vais voir… Allez, remets-toi…

Sur ces mots je pars travailler, le moral en berne. Et je réalise soudain que cette fille je la veux… et pas seulement pour « coucher », que sa seule présence m’est indispensable, vitale…

o-o

Le soir, de retour dans ma chambre, avant de descendre dîner, je me sens brusquement très seul. Même pas faim… prendre un repas en tête-à-tête avec mon assiette et la chaise vide en face… faut avoir connu… triste à mourir ! Idéal pour un régime…

La sonnerie du téléphone me fait sursauter.

— Oui ?… dis-je, l’esprit ailleurs.
— Je ne vous… heu ! je ne te dérange pas ?

C’est « elle » ! c’est Ingrid… décharge d’adrénaline… cœur qui tape… mains moites…

— Non… non… pas du tout… bredouillé-je.
— Patrick m’a fait savoir que tu voulais me revoir…

Je suis paniqué. Bien sûr que je veux !… mais…

— Oui, Ingrid, j’ai envie, je voudrais… mais bon… les conditions, enfin tu comprends… c’est au-dessus de mes moyens… et ça me gêne pour tout dire… avec toi… je voudrais te revoir « toi »…

Je l’entends respirer au bout du fil, son seul souffle troublant un silence qui me semble durer des heures.

Enfin elle répond, d’une petite voix :

— Je ...

... comprends… mais que faire ? C’est mon job… c’est pas moi qui décide… et à titre personnel, c’est interdit, avec un « client » comme tu dis, au moins dans cette ville. Désolée, c’est non !… vraiment…

Pour le coup, excédé et meurtri, je décide de tout arrêter, tout briser là, tant pis !

— Ok, Ingrid… n’en parlons plus… j’ai quand même passé une sacrée soirée, avec fantasme en prime, comme m’a dit Patrick… euh ! je vais te laisser… tu dois avoir mieux à faire… merci, Ingrid… je n’oublierai pas… non, je ne t’oublierai pas…

J’allais raccrocher sans attendre de réponse, le cœur dans la gorge, mais, au dernier moment :

— Eh !… Jean-Pierre !
— Oui…
— Attends… je t’ai fait de l’effet à ce point ? Ou simplement tu as eu envie de coucher avec moi….comme ces filles… tu vois ?

Je m’insurge de la question.

— Ingrid… bien sûr que tu es désirable ! Et tu le sais ! N’importe quel homme… non, pour moi il y a aussi autre chose… je ne sais pas… quelque chose…

Un nouveau silence de son côté. J’en tremble…

— Je suis désolée, Jean-Pierre, merci… ça me fait plaisir… mais… comment dire… c’est mon rôle… tu comprends… c’est la règle du jeu… tu n’es pas tombé amoureux quand même ?!

L’impression que le sol se dérobe, que les murs basculent. Son rôle !? La règle du « jeu », un « jeu » poussé à ce point ! Je réponds effondré :

— J’avais pas compris le « jeu »… Tu vas me dire que ton comportement, tes mimiques, tes effets de voix, tes regards… ton baiser sur la main hier au ...