1. Romance


    Datte: 04/08/2019, Catégories: fh, jeunes, uniforme, piscine, cinéma, collection, amour, jalousie, revede, noculotte, init, mélo, consoler, prememois, Auteur: Veilleur, Source: Revebebe

    ... de cocu, dis-je en direction de Raymond.
    — A- dri-en, c’est toi ?
    
    Je suis sans parole. Je n’ai rien à lui dire. Je n’ai pas de colère. Nous avions convenu de réfléchir et de nous prononcer plus tard. Elle réalise vite et trouve plus décent de se taire, reste figée. Un bodybuilder lui tend des pièces, elle fait non de la tête. Raymond tente de l’embrasser, elle le repousse comme indignée par son audace.
    
    La suite c’est du délire. On me félicite, je suis reçu sur un podium, exhibé, preuve vivante de la possibilité de gagner une grosse somme. À côté de moi, Aurélie jubile. Photos, interviews, remise solennelle du chèque et champagne. Je suis le mouton à cinq pattes du jour. On veut me voir, on touche mes vêtements parce que je dois porter chance. Je pleure, forcément des larmes de joie après un gain pareil ? Je n’ai pas droit au chagrin !
    
    Un type se présente avec un micro, me bombarde de questions. Il faut faire mousser l’événement, pousser les mordus à la dépense.
    
    — Oui, je sais ce que je vais faire de cette somme.
    
    Mais je garde les détails pour moi. Rembourser mes dettes, (je pense à Gérard et à mes parents). Payer mon inscription annuelle à l’école supérieure de commerce, mes loyers, mes frais de bouche et de scolarité.
    
    — Êtes-vous fier de battre le record de gain du casino ?
    
    Je dis oui, mais il n’y a pas de raison d’être fier.
    
    Le speaker ne me lâche pas :
    
    Êtes-vous célibataire ? Avez-vous une fiancée, une petite amie. Attention on dit "Heureux au ...
    ... jeu, malheureux en amour." Qu’en pensez-vous ?
    
    — Cocu, crie un gars plein d’esprit d’à propos. Ça fait rire.
    — Non, je ne suis plus fiancé, ma fiancée vient de me quitter aujourd’hui même. Oui, une chance de cocu si vous voulez, lancé-je à l’adresse du plaisantin.
    
    Laure quitte la salle, de la porte elle a un regard vers le podium et s’en va, seule.
    
    — Mesdemoiselles, y a-t-il des prétendantes pour consoler notre gagnant ? Levez la main.
    
    C’est effrayant, des mains se lèvent. Va-t-il me mettre aux enchères ? Je salue, qu’elles se débrouillent. De toute façon, accrochée à ma manche, Aurélie a pris les devants. Elle n’est pas disposée à se laisser doubler. Nous réussissons à fuir la foule excitée, les machines sont toutes occupées et des files d’attente se constituent derrière les joueurs. C’est jour de chance proclame le speaker.
    
    À l’air, je me tourne vers Aurélie. Elle pleure, à chaudes larmes.
    
    — Ne t’inquiète pas. Tu as joué pour moi. Tu auras une récompense. Je n’ai pas voulu l’annoncer en public, ça ne regarde que nous. Ne pleure plus. Allons, calme-toi. C’est l’émotion ? Qu’as-tu enfin ? Aurélie, souris-moi !
    — Il est trop tard. Maintenant tu as gagné et j’ai tout perdu. Si je te dis que je t’aime, tu croiras que j’en veux à ton argent !
    
    C’est dit entre deux sanglots. Elle est si belle, même lorsqu’elle pleure. J’en suis tout attendri.
    
    — Aurélie, tu me l’as dit avant, je crois : "si par hasard, de façon impossible, c’est une supposition, si je te ...