1. Samia et Nadia


    Datte: 03/08/2019, Catégories: fh, ffh, jeunes, copains, neuneu, intermast, Oral pénétratio, portrait, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... baiser bien mouillé, salé par les larmes qui se déversent de nos yeux.
    
    Dans l’avion, je pense à Tahar et à Vincent. Je me trouve affolée, n’arrivant pas à me décider. J’aurais aimé les avoir tous les deux, mais bon, c’est absurde. Un instant je penche vers Tahar, que je connais depuis le début de la fac. Il est gentil et cultivé, il termine bientôt ses études de commerce et il va devoir chercher un boulot. Mais après, je penche vers Vincent, avec tout l’amour qu’il m’a montré ; en plus, il m’offre une vie à Paris avec plein d’opportunités que je ne trouverais jamais à Tunis. Les voyages, les théâtres, les restaurants, les châteaux de la Loire, le canal du midi, la côte d’azur. Je serais médecin à Paris, une cardiologue renommée, qui sait ! J’essaie de faire un comparatif entre les deux, du genre points positifs et points négatifs, comme à l’école, mais je me suis aperçue que c’est complètement horrible ! Je ne vais pas prendre la plus grande décision de ma vie ainsi ! Il faut que j’écoute mon cœur, oui, il faut que l’inspiration m’arrive toute seule, sinon, je les laisserai tomber tous les deux !
    
    En sortant de l’aéroport de Tunis, je trouve Tahar qui m’attend, avec un collier de jasmin. Il me fait la bise et m’aide à pousser mes bagages. Nadia est partie avec ses parents. Dans le taxi qui nous ramène à mon studio, au cœur de Tunis, il me touche imperceptiblement ; je sens sa main moite, je sens les pulsations de son cœur. Je pense aussi à Vincent.
    
    En arrivant chez ...
    ... moi, il m’aide à monter ma valise au troisième étage. Le vieil immeuble que j’habite, est très attachant lorsqu’on le voit du dehors, avec une belle façade style art nouveau et de beaux balcons pleins d’arabesques. Mais il est désuet à l’intérieur, avec des escaliers non entretenus et des murs graisseux qui sentent l’humidité. Arrivé devant chez moi, Tahar, essoufflé me tend la tête. Il s’apprête à me faire la bise pour partir.
    
    — Tu ne veux pas entrer ? lui dis-je alors que mon cœur bat et mes pieds sont assaillis par des légers mais insistants frémissements.
    — Mais si… bien sûr… avec plaisir, me dit-il avec une grande pudeur, les joues qui commencent à rougir.
    
    C’est la première fois que je l’invite à entrer chez moi.
    
    Un lit simple, deux vieux fauteuils en velours beige, une petite télé noire sur un meuble en bois aggloméré, assorti avec le reste des meubles, un coin bureau et trois étagères fixées au mur. Des livres partout, on y voit des corps, des squelettes, le système digestif. À gauche, un grand placard marron aux ferrures en bronze vieilli. À droite, la fenêtre sur cour, le voilage épais tendu pour empêcher les yeux curieux des dizaines d’ouvertures d’en face, à quelques mètres de distance. Deux petites portes en face de l’entrée, la salle d’eau et la minuscule cuisine. Avec un pincement de cœur, je hume l’odeur de mon petit studio, que je n’ai jamais vraiment apprécié, mais qui m’a tant manqué. J’ouvre légèrement la fenêtre pour renouveler l’air, cela fait ...