1. « Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (22) : Carpe Di


    Datte: 21/08/2025, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... fausses couches. Le moins que l’on puisse dire est que Tullia n’a guère suivi ces recommandations. Elle n’a pas été épargnée par les émotions, et d’abord l’exécution de l’homme qu’elle aimait, Valens. En outre, elle n’a, pendant sa grossesse, que peu modéré sa libido. Et enfin, elle a accompli, à la fin de ce chaud mois de septembre 48, un voyage fatiguant entre Rome et Baïes.
    
    Conscient des conséquences probables et, assumant pleinement son rôle de concubin de Tullia, Parsam se rend à Rome, muni d’une lettre de Vettius Valens destinée à deux de ses plus illustres confrères Scribonius Largus (1-50) et Xénophon de Cos (-10-54) qui, comme Valens, sont médecins à la Cour impériale et ont accompagné Claude lors de sa campagne militaire en Bretagne en 43. Valens était un disciple de Scribonius Largus, lequel était particulièrement célèbre pour son recueil de remèdes, qui sera utilisé jusqu’au XVIIème siècle. Quant à Xénophon, d’origine grecque, il devint chevalier, tribun militaire et citoyen romain. Comme dans le cas de Valens, Claude appréciait ses connaissances littéraires et le nomma secrétaire pour les affaires grecques.
    
    L’un et l’autre prennent connaissance de la lettre posthume que leur adressait Valens et où il leur demandait d’assister Tullia pour son accouchement. Fidèles à leur regretté ami et sensibles aux importantes sommes d’argent dont Parsam est porteur, Scribonius Largus et Xénophon acceptent de suivre Parsam à Baïes.
    
    Ils sont à peine arrivés à Baïes ...
    ... que, sans surprise, compte tenu du comportement de Tullia et des chocs qu’elle a subis, s’annonce la naissance prématurée de son enfant, début novembre 48, deux mois avant le terme attendu.
    
    L’accouchement chez les Romains est d’abord une affaire de femmes. Lors de son travail, dans une chambre spéciale, Tullia est assistée d’une sage-femme et de servantes. À défaut de femmes de la famille, la dévouée Lucia est à ses côtés, morte d’inquiétude, se souvenant de la naissance de Caius, au cours de laquelle la jeune patricienne faillit mourir. Tullia est assise sur un haut fauteuil en demi-lune, dont les montants spéciaux lui permettent d’accrocher ses bras. Devant elle s’assied la sage-femme, qui aide à l’expulsion du bébé et applique des chiffons imbibées d’huile chaude sur son ventre et fait alterner blocage de la respiration et efforts d’expulsion. De part et d’autre, deux assistantes empêchent Tullia de glisser. Lucia éponge le front de Tullia, caresse le visage de la femme qu’elle aime. Elle l’encourage et invoque sur elle la protection de Junon Lucina, la déesse bienveillante qui facilite les accouchements.
    
    La sage-femme, qui connait son affaire, tolère la présence des deux médecins. Ils n’interviendront que si les choses se passent mal et pour sauver la mère. Scribonius et Xénophon n’auront pas à intervenir, cette naissance de l’enfant de l’amour se déroulant bien mieux que le précédent accouchement de Tullia. La jeune patricienne, qui vient de donner naissance à une ...
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