« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (22) : Carpe Di
Datte: 21/08/2025,
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Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... fait honte. Le fait qu’elle consacre une partie de sa fortune à financer le train de vie de son père et de sa maison ne change en rien l’attitude de Marcus envers sa fille.
Narcisse va faire ensuite le nécessaire pour stabiliser la situation juridique de Tullia, qui a perdu en même temps son mari Lurco et son amant Valens. A la demande de Narcisse, l’empereur saisit de la situation le « praetor hastarius » qui préside la cour des centumvirs, en charge des affaires familiales.
La Cour et le préteur vont confirmer ce que l’empereur souhaitait et qui est très favorable à Tullia, qui aurait pu, selon les lois en vigueur, être condamnée pour adultère et stuprum. Lurco ayant quitté la Domus Spurii sans avoir demandé à Tullia de le suivre, il est réputé avoir divorcé. En l’absence de dispositions spécifiques, le petit Caius et sa mère Tullia sont ses héritiers. Tullia et Valens ayant vécu ensemble de notoriété publique, ils sont considérés comme ayant été mariés, le mariage à Rome étant une affaire privée, pas une cérémonie publique. En conséquence, l'enfant à naître de Tullia sera reconnue comme la fille posthume de Valens et héritera de la fortune du jeune médecin.
A Rome, les enfants mineurs doivent avoir un tuteur masculin. Ca ne peut être Parsam, parce qui est affranchi et n’est pas citoyen romain. Pour Caius, le tuteur sera son grand-père, Marcus. Quant à l’enfant à naître, le tuteur légal sera maître Maximus, le régisseur de Lurco, qui conseille désormais Tullia ...
... pour la gestion de ses domaines de Baïes. C’est un arrangement de nature juridique car, comme le voulait Valens, c’est le fidèle Parsam qui sera le véritable père de l’enfant, aidé dans sa tâche par la fidèle Lucia.
Marcus exige, comme la loi le lui permet, de faire venir près de lui son petit-fils, destiné à succéder à son père et à son grand-père au Sénat. Même si, comme beaucoup de matrones romaines, Tullia ne montre guère son instinct maternel, c’est pour elle un double déchirement. Tullia vit particulièrement mal ce rejet par un père qu’elle a toujours adulé et qu’elle ne reverra pas jusqu’à son décès en 62. La conséquence en sera aussi des relations très froides avec son fils, qui ne cachera pas que cette mère lui fait honte. Dès lors, aucun lien ne retient Tullia de vivre pleinement selon ses envies. Rien, à part Parsam, ne peut la freiner dans ses excès.
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Son premier accouchement, 18 mois plus tôt, où elle avait donné naissance à Caius, avait été particulièrement long et douloureux pour Tullia (voir chapitre 4 « Epreuves et amour », paru le 12 septembre 2021). Valens en était conscient et cela l’inquiétait beaucoup. Il avait donc laissé des instructions à Parsam, dans le cas où lui-même ne pourrait s’occuper de sa belle.
À Rome, les croyances populaires et les médecins recommandent à la femme enceinte de limiter les exercices physiques et de pratiquer les bains chauds et un strict régime alimentaire. Elle doit éviter les émotions trop fortes, cause de ...