Un éléphant chez les événementiels
Datte: 08/03/2018,
Catégories:
nonéro,
Humour
merveilleu,
sorcelleri,
merveille,
Auteur: Jean de Sordon, Source: Revebebe
... Désormais le coffret n’obéira plus qu’à vous seul. Nous allons vérifier que tout est en ordre. Ouvrez le coffret et répétez après moi :OpenRsCoffretAquaFrescaAdLockOptimistic.
Le coffret que Bertrand tenait en main s’emplit d’une eau limpide et fraîche. Autour de lui, les étudiants riaient de ce premier sort réussi.
Un seul coffret demeura obstinément vide. Celui-là appartenait à une très jeune et très jolie jeune fille dont Bertrand se souvenait qu’elle s’appelait Alice. Elle paraissait au bord des larmes. L’inimitable Blandin précéda Brigitte et s’assit auprès de la jeune fille, fournit quelques explications.
Alice hocha la tête, prononça la formule requise. Un tempétueux geyser jaillit du coffret et aspergea le groupe.
— Il y a un problème avec ce coffret, ronchonna Michel Blandin.
Brigitte Volequin vint vivement dans leur direction et en quelques instants tout rentra dans l’ordre. Elle se redressa, dit :
— Quelquefois, les coffrets ont des réactions curieuses. Vous aurez tout le temps de découvrir cela.
Elle parcourut du regard le groupe.
— Parfait. Vous êtes des champions. Maintenant, mettons fin au déluge :CoffretPointFerme.
— S’il est une commande et une seule que vous devez retenir, commença doctement Michel Blandin, c’est celle-là : le salut des étudiants maladroits.
« … et des professeurs maladroits ? » pensa Bertrand avec ironie.
* *
*
Dès lors leurs journées furent consacrées exclusivement à l’Événementiel.
À mi-course du ...
... soleil, ils interrompaient leurs exercices. Normalement, leur expliqua Brigitte Volequin, les coffrets permettaient à un Événementiel de se nourrir au moyen d’une commandeSelectBreadAndCheese, par exemple. Mais pour un peu de temps encore, des barques leur apporteraient le nécessaire.
Les jours passaient, tous semblables en apparence.
Dès son arrivée dans l’île, Bertrand avait été frappé par la beauté et la maturité d’Alice. Cette dernière, de son côté, ne dissimulait pas son amitié pour Bertrand. L’un et l’autre devinrent bientôt inséparables et, au fil des conversations, chacun sut à peu près tout de l’autre.
Un mystère intriguait Alice :
— On n’a jamais vu personne manifester le Don… excuse-moi… à un âge aussi avancé.
— Quarante ans… Pour toi, c’est un âge avancé ?
— Par rapport à moi, oui. Lorsque tu étais enfant, tu avais déjà le Don ?
— Rien du tout. Pas l’ombre…
— Même pas un tout petit peu ? Tu n’as jamais, par exemple, pressenti que tu allais recevoir une visite ?…
— Rien de rien rien… répondit Bertrand.
— Alors, c’est vraiment venu du jour au lendemain ?
— Oui, vraiment, d’un coup. Je me suis réveillé une nuit et tout ce qui dans la pièce avait la couleur rouge luisait dans l’obscurité d’un feu sombre. Tu connais ça.
— Oui, la Rouge Vision est bien le signe inconstestable du Don, admit Alice. Mais on naît Événementiel. Ça ne s’attrape pas comme une grippe.
Alice réfléchissait. Bertrand aimait la regarder dans ces moments-là : sourcils froncés, ...