Lilia
Datte: 08/08/2025,
Catégories:
fh,
Auteur: Iovan, Source: Revebebe
... riait…
L’après-midi, je l’emmenai à la côte des Basques où, profitant d’un soleil radieux dont septembre sait gâter le beau pays, elle fit le lézard sur le sable, dans son joli bikini turquoise, babillant sur tout et sur rien, se fit rouler par les vagues où, sachant la traîtrise des rouleaux de notre Océan, rentrant le ventre et me redressant de toute ma taille, je l’accompagnai.
Nous ne pouvions pas manquer d’aller voir les surfers et leur barnum, aussi, nous partîmes faire une promenade le long du front de mer où, un cornet de crème glacée à la main, elle découvrit les beaux gosses, sportifs, tous blonds, en sarouels et sandales Warachis, sortant de leurs minibus au look déglingué soigneusement entretenu, garés en épis… résidences secondaires totalement illicites, admises cependant : image de marque oblige. Lilia, souriante, se tailla un joli succès et en fit se retourner plus d’un.
Le soir, nous fîmes la dînette, en vrais amoureux, après quoi, profitant de la douceur de la soirée, nous allâmes faire une promenade au Port Vieux et nous arrêtâmes prendre un verre. Quelque chose frisait dans l’air, et ma jolie maïtea* était aux anges.
Nous rentrâmes, à la nuit, bras dessus bras dessous, nous bécotant… J’avais vingt ans ! Cette gosse me rendait complètement pec* !
Lilia, tombant sur le lit, me tendit les bras et m’alluma un feu d’artifice qu’il serait indécent de décrire ici. L’amour, ce n’est pas indécent… ? Avec Lilia, oui.
Le lendemain, nous flemmardâmes ...
... au lit… encore un peu. Je l’emmenai prendre un café croissant… elle adorait… puis nous prîmes la route, direction Urrugne. Je voulais qu’elle assiste à une fête basque et « Bitxinxo », les fêtes du village se tenaient justement ce week-end.
On a dit et écrit tant de choses à propos du folklore basque : qu’il aurait été fabriqué de toutes pièces pour complaire au touriste, qu’il ne reposerait en rien sur l’histoire et les traditions du pays, que même l’ikurrina – le beau drapeau – serait une invention de circonstance ! Calomniez, calomniez… ! Il en restera toujours quelque chose… !
Pour avoir tant de fois participé aux fêtes de villages, de Sare à Bidarray, d’Ascain à Itxassou, avec mes bons copains d’ici, Manex, Piarré, Franxua et tous les autres, je peux dire que ces querelles m’importent peu, j’ai pris tant de plaisir à les vivre avec eux, emporté par ce sens qu’ils ont de la fête, avec la joie profonde qu’apporte le partage… J’ai pris tant de plaisir à chanter à pleins poumons, avec eux, leurs beaux chants de fierté et de vie, à vider le verre d’arnoa gorria*, à regarder les filles, se préparant, vêtues de rouge, de noir et de blanc, arrangeant un coin de foulard ou une barrette avant la danse, que j’accorde peu d’intérêt à l’opinion éclairée de deux ou trois prétendus spécialistes ès folklore…
Sur la place d’Urrugne devant la foule bigarrée assise sur les gradins du fronton, les trilles éclatants du txistu*, instrument roi d’ébène et d’argent, menaient la danse, ...