1. Le Fauteuil : Révélations


    Datte: 31/07/2019, Catégories: fh, extracon, bizarre, Oral policier, fantastiqu, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Rain, Source: Revebebe

    ... a un peu plus d’un siècle.
    
    oo00oo
    
    En 1882, l’homme que Thomas incarne en rêve est un éminent chirurgien, respecté par ses confrères.
    
    À peine sorti de l’hôpital où il travaille et dirige le service de chirurgie orthopédique, il s’élance d’un pas décidé vers un petit restaurant dans lequel il a l’habitude de déjeuner.
    
    La neige, dont les premiers flocons sont apparus en fin de matinée, recouvre d’une fine pellicule les rues où s’affairent ou marchent de nombreuses personnes. Sur le trottoir, un vieil homme décharné demande l’aumône.
    
    L’homme sort quelques pièces d’une des poches de son pantalon et les lâche dans une soucoupe que tient la main tremblante du mendiant. Il passe ensuite devant la vitrine d’un barbier taillant au couteau la barbe d’un vieux monsieur.
    
    Un peu plus loin, des relents de nourriture parviennent à ses narines et excitent ses papilles. Encore deux minutes de marche et il pourra s’attabler et se restaurer. Son estomac crie famine depuis plus d’une heure et ces odeurs sont d’affreux supplices pour son ventre qui gronde, se tord, et se creuse.
    
    Alors que ses yeux se posent sur la clientèle attablée savourant des plats, à première vue, succulents, un homme sur sa gauche hurle :
    
    — Atten…
    
    oo00oo
    
    Les cauchemars éveillés sont les plus terribles de tous. Au moment où ils ont lieu, Thomas n’est pas totalement endormi. Le monde extérieur, bien que lointain, est encore un petit peu ancré dans son esprit semi léthargique. Il le perçoit ...
    ... comme un décor miroitant, aux contours flous, presque vaporeux par moments.
    
    Dès l’instant où les cauchemars se produisent sur son lieu de travail, Thomas se rend aux toilettes et attend, dans un état d’anxiété indescriptible, la fin de l’histoire de la veille qu’il expérimente immanquablement dans les corps de ses divers « hôtes », éprouvant leurs sensations avec une acuité troublante.
    
    De temps à autre, il gémit comme un animal blessé dans les WC alors qu’il vit l’horreur à l’état brut sous forme de visions dignes d’hallucinations dont souffrent certains malades mentaux atteints de graves psychoses.
    
    Il retourne ensuite à son bureau, dans un état second, le plus souvent apeuré, parfois nauséeux. L’angoisse se lit souvent sur son visage. Elle est presque écrite en lettres de sang sur son front.
    
    Si seulement ses collègues savaient ce qu’il endure ! Ils se montreraient plus conciliants au lieu de parler dans son dos !
    
    Laisse tomber, Toto, ce ne sont que des cons ! le rassure la voix.
    
    Bien évidemment, les plus ignobles de ces histoires inachevées sont celles qui mettent en scène le psychopathe. Celles où le sang est presque omniprésent.
    
    Lorsque Thomas se rend compte, à son boulot, qu’il investit le corps et l’esprit de ce tordu, la panique s’empare de lui. Son corps est glacé d’effroi, parcouru de frissons qui peuvent aller jusqu’à le faire claquer des dents !
    
    Pourtant, un beau jour, les marques laissées par les cauchemars sont moins profondes. Les angoisses ...
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