Une perversion en chasse une autre - Histoires de Sexe

Une perversion en chasse une autre

... Il passe dans tous les bureaux et convoque tous ceux qui peuvent en salle de réunion pour 18 h. Jean-Louis sera parti, il débauche à 17 h 30.

Nous nous retrouvons une petite vingtaine dans la salle des débats. Jean-Philippe Hervé prend la parole, à l’aise pour les beaux discours, comme à son habitude :

— Matthias, toi qui furètes partout et qui as la langue un peu trop pendue, peux-tu nous dire ce qu’il y a d’écrit sur ce document ?

Il lui tend un papier qui ressemble à une photocopie de registre d’état civil. L’employé hésite, bafouille, saute un mot sur deux…

— Je pense que vous avez tous compris que Jean-Louis Maubert est un enfant de l’assistance, résume monsieur le maire, et qu’il est clairement stipulé « père inconnu, mère inconnue », il est donc tout à fait impossible qu’il connaisse ses vraies grand-mères.
— Oui, mais c’est tout aussi dégueulasse s’il fait ça avec la femme qui l’a élevé, intervient alors Frédo, que les démonstrations sans faille du maire rendent toujours agressif.
— Eh bien, justement, Frédéric, si je vous ai réunis ici, c’est justement pour que nous en parlions et que vous arrêtiez de vous monter la tête les uns les autres avec des rumeurs souvent scabreuses. Madame Deluge n’est pas, et n’a jamais été, la nourrice de Jean-Louis Maubert, pas plus qu’elle ne l’a élevé, sinon, dites-moi un peu comment tout ceci serait possible ?

Il tend un autre papier à Martin :

— Tenez mon petit Martin, vous qui avez la langue bien pendue, à vous ...

... de briller en société.
— … Madame Élisabeth, Françoise, Anne-Lise Deluge, fille d’Albert, André, Augustin Deluge et de Rosalie, Mariette Deluge, née Latarne, épouse en troisième noce monsieur Jean-Louis, Kévin, Félix Maubert…
— Il nous a bien caché ça, s’exclame alors Claudine qui, l’espace d’un divorce, avait eu des vues sur lui.
— Ça n’empêche qu’ils ont des mœurs bizarres, conclut quand même Matthias.
— Rien que le fait de s’être marié avec une vioque, c’est déjà vachement bizarre, ajoute quelqu’un au fond de la salle.

S’en suivent alors diverses remarques assez piquantes envers notre collègue et cette curieuse situation. Le maire reprend alors la parole.

— Écoutez, mes amis, je vais vous faire une confidence : j’ai personnellement connu monsieur et madame Braquin… un couple de braves gens qui habitaient un village près d’ici et qui ont élevé Jean-Louis durant de longues années, ce qui n’a pas été toujours très facile, car le môme, ayant traîné de foyer d’accueil en foyer d’accueil durant de longues années, était assez instable et faisait pas mal de bêtises. Aujourd’hui, ce turbulent ado s’est stabilisé, il s’est marié avec une femme honnête qui a le mérite de sa droiture, je ne vois pas ce que l’on pourrait lui reprocher… Et j’aimerais, en souvenir de ces braves gens qui ont élevé Jean-Louis et qui sont malheureusement aujourd’hui décédés, que vous fassiez quelques efforts pour intégrer au mieux votre collègue parmi nous. Je pense que nous avons tous à y gagner, ...