Drôles de revues
Datte: 24/07/2025,
Catégories:
f,
h,
Collègues / Travail
cérébral,
Humour
Auteur: Juliette G, Source: Revebebe
... cours de Groseille. Mais l’excuse donnée par son patron était assez comique.
— Oh rien ! Je pensais que ces lectures vous étaient personnelles. Après tout, vous êtes un homme, en plus d’être mon employeur.
Octave soupira et poussa un grognement sourd.
— Fidèle à elle-même, hein ! Franche comme l’or, et délicate comme un char d’assaut en exercice dans un jardin anglais.
— Mais non ! Je ne vois aucun mal à ce que vous aimiez ce genre de revues.
— Bien heureusement pour moi !
— Oui ! Mais votre excuse est un peu tirée par les cheveux, non ?
— Quelle excuse ?
Pénélope était d’excellente humeur, et adorait les fausses disputes qu’Octave et elle partageaient très souvent. Pour un classement, pour un auteur que l’un aimait et l’autre détestait… Ces chamailleries lui plaisaient beaucoup, et ne déplaisaient pas à Groseille, bien qu’il s’en défendit. Il lui laissait toujours le dernier mot et s’en amusait, même s’il le niait.
— Nous savons tous deux que vendre n’est pas votre spécialité. Quant à votre soi-disant culture… Il y a quatre lettres de trop non ?
Le sourire d’Octave était serein. Pénélope commençait à bien le connaître. Le bougre avait ses arguments et ne tarderait plus à les lui jeter au visage, avec toute sa conviction en bandoulière.
— J’ai préparé du café. Ensuite, je vous prouverai que ces revues peuvent être culturelles.
Pénélope se passa la langue sur les lèvres et sourit.
— J’adore votre café ! Et… C’est d’accord !
— Un ami ...
... brésilien me fournit à peu de frais… Un enjeu serait une idée originale, non ?
— Qu’est-ce à dire ?
Octave parut réfléchir un instant, les yeux sur la revue.
— Si je vous prouve que ces vieux magazines recèlent une certaine forme de culture, je vous donne un gage à accomplir. Sinon, vous déciderez de mon sort.
Tête de côté et yeux étincelants, Pénélope se mordit les lèvres.
— Si je gagne, nous jetterons ces reliques au feu.
Octave poussa un petit soupir indigné.
— C’est très dur ! Un crève-cœur !
— C’est ainsi !
Après un instant, le patron de la librairie Moby Dick hocha la tête affirmativement.
— Vendu !
— Et mon propre gage ?
Octave lâcha un petit ricanement pervers, parfaitement composé.
— Faites-moi confiance, Pénélope. Il sera tout aussi dur pour vous que celui que vous m’infligeriez en gagnant.
— Je vous promets d’être sincère et de ne pas biaiser.
— Vous êtes incapable de biaiser Pénélope… Café ?
— Oui !
— Que pensez-vous des seins de ces dames Pénélope ?
— Ils sont beaux…
— Certes ! Mais encore ?
Octave avait étalé plusieurs revues sur la grande table de bois, et les feuilletait au hasard.
— Elles ont de très beaux seins ! Je ne vois pas que dire de plus…
— Ils sont gros ! Voilà, quoi dire de plus, Pénélope ! Ces dames ont toutes la poitrine opulente !
Pénélope se mordit la lèvre inférieure avant d’admettre que c’était vrai.
— Années cinquante et soixante ! Plus qu’une mode. Un courant culturel. Les abonnés de ces revues ...