La loi de Murphy
Datte: 20/07/2025,
Catégories:
fh,
voisins,
amour,
Humour
rencontre,
Auteur: Laetitia, Source: Revebebe
... avant, je n’ai pas connu ça. Nous avons fait l’amour comme si nous nous connaissions depuis dix ans. Quand je disais épique tout à l’heure, je parlais d’intensité, bien sûr.
Me faire baiser, ça a toujours été agréable, j’ai aimé ça. Après ce que je viens de connaître, ça me paraît bien fade. Je suis changée à jamais.
Je veux toujours donner l’image d’une battante, d’une fille forte, au caractère bien trempé. Mais au fond, je ne suis pas ce genre de fille là.
Le jour peut-être, c’est l’image que je donne. La tueuse dans son boulot, la fille libérée par ailleurs, sûre d’elle en toutes circonstances.
Mais le soir, seule chez moi, le masque tombe. La façade s’effrite. Le soir, je suis plutôt le genre de fille qui se referme sur elle-même quand tout va mal. Je suis cette fille qui écoute les autres et qui va les conseiller, mais qui est incapable de se conseiller elle-même. Je suis cette fille qui pleure quand tout le monde dort et que personne ne peut la voir ni l’entendre. Je suis cette fille qui se pose énormément de questions sur tout et sur rien, mais surtout sur elle-même.
Je fais toujours en sorte que personne ne puisse se rendre compte à quel point je vais mal au fond. Que personne ne voit que mes sourires sont forcés. C’est ça mon super-pouvoir. Savoir faire la fille forte, qui va sourire, qui va rire, mais qui a mal.
Je suis cette fille à qui on a trompé la confiance, qu’on a utilisée et ...
... qu’on a déçue. Et Aymeric n’était pas le premier ni le pire, finalement.
Je suis cette fille qui a besoin d’être rassurée et a besoin de quelqu’un qui lui fera oublier ce passif qui la bloque aujourd’hui, qui l’empêche de se livrer telle qu’elle est. Qui l’enferme dans le rôle qu’elle joue.
Car j’ai peur que ça recommence. Mais tout ça, je le pense seulement, car je n’ai pas le courage de le dire.
Je vous ai demandé au début de ce récit, si vous avez déjà connu ces journées catastrophes, où tout va de travers. Je pense que oui.
Comme moi, avez-vous remarqué aussi que ces fameuses journées se terminent souvent plutôt bien ? C’est ce que je me suis dit juste avant de m’endormir, épuisée par ma journée, mais heureuse dans les bras de Seb. Tiens, je l’appelle déjà Seb.
Juste avant de sombrer dans les bras de Morphée, je me suis aussi dit que cette force je l’avais peut-être retrouvée. Je passe outre cette peur ? Je me lance ? Je lui dis ? Parce que ce coup-ci, je l’ai trouvée, cette fameuse épaule où poser mon front. Celui devant qui je n’aurais plus peur ni honte de pleurer quand ça n’ira pas.
Je le sens. On sent ces choses-là. Je lui dis ? Oui, je lui dis… Enfin, je lui dirai demain matin, là il dort et je vais le rejoindre.
1.↑Beccare con le mani in pasta : littéralement « pris la main dans les pâtes », pris en flagrant délit, en fait. Expression typique et imagée dont la langue italienne regorge.