Les gondoles de Landerneau - Histoires de Sexe

Les gondoles de Landerneau

... irrécupérable… C’est du furieux ce trucbang, je vous jure ! J’ai dû lui enlever la gamelle après quelques minutes, ou il l’aurait bouffée. Question environnement, le trucbang n’abîmera pas la couche d’ozone. Il bectera les prairies, dévorera les bestioles et fera fondre le soleil. C’est du féroce, je vous assure… En tout cas, cette pub idiote faisait dans le véridique… Je vais plutôt prendre ce machin-là. C’est du mini, mais il fait son maximum. C’est-à-dire pas grand-chose, mais quand notre boule bleue explosera, je ne serai que minimalement responsable du désastre.

Il n’y a pas grand monde. Il est tôt pour entreprendre des emplettes. J’avoue que j’ai préféré l’ouverture du magasin pour être plus tranquille.

C’est ma lectrice qui lance la conversation sur les fringues. Normal ! Les nanas sont plus réceptives à l’emballage que les mecs.

— Oh ! Merci. D’habitude, quand je ne travaille pas, je suis très jeans et pulls. J’ai voulu faire un effort pour l’occasion… Élégante ? Non… C’est un grand mot. C’est juste que j’aime beaucoup les robes sahariennes. Ce sont mes préférées. Oui, les boutons sont en os. De chez Céline. Bof les marques et moi… Oh ! Je trouve que le noir et le blanc, ça va avec tout. J’ai la même en noir… Oui… Sous le genou, c’est juste le bon équilibre, je crois… Pardon ? Ah… Les sandales spartiates, c’est mon grand truc. Je trouve qu’elles habillent les chevilles et les pieds, tout en les laissant nus.

Le lecteur n’a pas dit ouf, se contentant de me ...

... regarder. Presque, je pourrais lire dans ses pensées.

— Dis Juliette… On peut parler érotisme en faisant les courses ? Ou pas ?
— Pourquoi pas ? Bien sûr.

Évidemment. Je m’attendais à ce genre de dialogue. Et que cette question vienne de Lui ne m’étonne aucunement.

— Tes personnages féminins, ta Juliette, en tout cas, ne portent presque jamais de soutien-gorge, alors… Et toi ?
— Je n’en porte que rarement.
— Et aujourd’hui ?
— Aujourd’hui, je n’en porte pas.

Ma lectrice a un petit sourire, et elle aussi doit laisser vagabonder ses pensées.

— Tu as raison pour le trucbang ! C’est vorace comme produit. Alors c’est vrai que tu portes souvent une cuche… Enfin, comme l’autre Juliette, je veux dire. Ton personnage, quoi…
— J’aime bien oui. Tu sais que c’est un mot typiquement breton ? Je ne le savais même pas. C’est naturel d’appeler une queue de cheval ainsi pour moi. Il y a quelque temps, un gars n’avait pas compris quand j’avais parlé de cuche. Un basque, le type…
— Je peux te demander autre chose de plus intime ?

Elle s’accroche à la conversation de Lui. Voilà ce que c’est d’écrire des histoires de fesses. Mais bon… C’est vrai que ces deux-là aiment l’érotisme écrit alors… Je comprends bien, mais merde, on a des courses à faire…

— Bien sûr, Elle.
— Tu portes une culotte là ?
— Un string noir.
— OK…
— Et toi ?

Touchée, la miss ! Elle n’en mène pas large. Alors ma belle ? Réponds à ta Juliette !

— Une culotte.
— Ah… De quelle couleur ?
— Je… ...