Questions, espoirs et désillusions - Histoires de Sexe

Questions, espoirs et désillusions

... nous posons le pied sur le perron.

Avant de te suivre dans la maison, je jette un coup d’œil autour de moi et je remarque quelques voitures sagement rangées sous les arbres. Apparemment nous ne sommes pas en avance, l’exclamation qui nous accueille me le confirme.

— Ah, Mlle Robin ! Entrez, entrez, vos jeunes collègues sont arrivées depuis une heure. Elles commençaient à s’inquiéter…
— Excusez-moi, Mme C***, nous avons été retenues. Je vous présente mon assistante, Chantal Martin. Ces demoiselles sont dans votre salle de réunion ?

La femme qui nous reçoit a la soixantaine. Grande, mince, les cheveux sombres, sans doute teints, elle a des yeux noirs très vifs, qui me toisent, m’étudient… Cette femme a dû être très belle ; elle conserve une silhouette encore remarquable. Un mince sourire se dessine sur ses lèvres carmin quand elle me tend la main :

— Enchantée, Chantal.

Je bredouille un :

— Moi de même, Madame.

Qu’elle entend à peine, tandis qu’elle te répond :

— Oui, elles vous attendent dans la salle… Vous connaissez le chemin, je vous laisse. Je dois aller finir de préparer la chambre d’une petite cousine qui vient passer quelques jours avec une ou deux amies à elle.

Elle hésite une seconde, puis reprend :

— Nous nous permettrons sans doute de vous faire une visite de courtoisie, quand elles seront arrivées, si l’on ne risque pas de vous déranger dans votre travail… Non ? Merci, c’est très aimable à vous, Mlle Robin, et à vous aussi, Chantal. ...

... Je suis sûre qu’elles seront très intéressées. Vous ai-je dit que ma petite cousine se destine à une carrière hôtelière ? Ce sera une bonne approche pour elle. Moi-même, je suis très impatiente de pouvoir assister à quelques moments de votre séance, n’est-ce pas ? À tout à l’heure, donc. Merci encore.

Elle s’éclipse sur ces mots, nous abandonnant sans plus de cérémonie.

Mais la chose ne semble pas t’affecter et tu nous diriges d’un pas sûr à travers les couloirs. Cette fois, je me décide enfin à t’interroger :

— Excuse-moi, Aline, s’il te plaît, tu veux bien me dire ce que tu attends de moi ? J’aimerais quand même le savoir avant de…

Tu éclates de rire :

— Ah oui ! C’est vrai, je te dois bien quelques explications…. maintenant ! Voilà : l’un des cogérants de l’hôtel m’a demandé de former quelques-unes des femmes de chambre et du room-service pour répondre à la demande d’une nouvelle catégorie de clientèle qui se développe de plus en plus depuis un été ou deux. Ce sont des femmes dont les maris sont cadres ou professions libérales et qui passent leurs vacances seules.

Et d’une voix complice, tu ajoutes :

— En général, elles ne souhaitent pas se laisser aller à prendre un amant, même pour des « aventures de vacances » : elles se connaissent toutes plus ou moins et seraient trop contentes de cancaner les unes sur les autres, tu vois le genre… Alors, elles préfèrent solliciter mine de rien certains petits services de la part du personnel féminin de l’hôtel, ...